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Adresse:Eglise Sainte Madeleine (Strasbourg)

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12 Place Sainte-Madeleine

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Date de construction 1478
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)
Courant architectural Gothique

Date de démolition partielle 1904

Date de construction 1910 à 1912
Architecte Karl Mades
Fritz Beblo
Sculpteur Alfred Marzolff
Ernest Weber
Entrepreneur Entreprise Wagner
Joseph Hug
Courant architectural Néo-baroque

Date de démolition partielle 1944

Date de reconstruction 1958

Date de restauration 7/2010 à 2014

Classement Monument Historique 1898
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Eglise Sainte Madeleine

Date 1478

L'église Sainte Madeleine est le dernier édifice gothique construit en 1478 à Strasbourg.

Il ne subsiste que le chevet à cinq pans et une travée (aujourd'hui chapelle du Saint-Sacrement).

Les voûtes, d'une grande légèreté, retombent sur des colonnettes engagées s'arrêtant à la base des fenêtres. Niches en accolade avec vestiges de fresques en cours de restauration..1

Consulter l'historique de l'église sur wikipédia [archive]

Classement

Date 1898

Classement parmi les Monuments Historiques le 6 décembre 1898 J.O. du 16/02/1930

Eglise catholique Sainte Madeleine: vestiges de l'ancien choeur avec peintures murales2.

Incendie

Date 1904

L'église est détruite par un incendie le 6/08/1904. Heureusement les 140 enfants que comptait la maison, furent évacués à temps.

L'orphelinat a été reconstruit au Neudorf.

Reconstruction de l'église Sainte Madeleine (1910-1912)3

Date 1910 à 1912
Architecte Karl Mades
Fritz Beblo
Entrepreneur Entreprise Wagner
Joseph Hug

La conception de la reconstruction de l'église est confiée à l'architecte Fritz Beblo, qui propose une église plus spacieuse et aérée. On trouvera ci-dessous l'essentiel de ses dessins et plans, le plus souvent signés conjointement par l'architecte Karl Mades.

De l'église gothique il ne subsiste que le chœur, de style gothique tardif, du XVème.

La décoration intérieure était de style néo-baroque. A l'extérieur, l'église est sobre, avec son clocher à bulbe. On trouve quelques éléments néo-baroques comme des pilastres ou des linteaux curvilignes.

Le gros oeuvre a commencé le 5.9.1910. Les travaux sont globalement terminés en 1912 et l'église est consacrée en 1913.

Dans un ouvrage sur l'église Sainte-Madeleine et son histoire, on trouve la liste des personnes ou entreprises ayant participé à la reconstruction de l'église en 1910 :

Maçonnerie (Maurerwerk) : Baugeschäft Hug;

Béton (Beton-Arbeiten) : Wagner;

Charpentes (Zimmererarbeiten) : Brion;

Couvreurs (Dachdeckerarbeiten) : Spahnmann;

Gouttières (Dachrinnen) : Schwebel;

Grilles en acier sur la tour (Eisengitter auf den Turm) : Rupp et Koehli.

Le crépissage (die Gipserarbeiten) a été assuré par la firme Rabold et Schwing.

La conduite des travaux (Bauleitung) a été diligentée par l'architecte Mades et le conducteur de travaux de la Ville Eugen Welzer.4

Crucifix du fronton de la façade Ouest

Date 1910 à 1912
Sculpteur Alfred Marzolff

Ce crucifix aurait été commandé par l'architecte Fritz Beblo au sculpteur Alfred Marzolff dès après l'incendie de l'église en 1904. La source de cette affirmation n'a pas été retrouvée. Les renseignements concernant cette oeuvre de Marzolff pour l'église Sainte-Madeleine sont d'ailleurs rares et difficiles à trouver. Ce qui est sûr, c'est que lorsque Fritz Beblo établit les dessins et plans de l'église en avril 1910, il fait déjà figurer le crucifix à l'emplacement prévu, ce qui n'est pas le cas des autres sculptures extérieures.

Concernant la représentation de ce Christ crucifié, on dira qu'elle semble avoir cherché volontairement une simplicité et une sobriété presque stylisées. D'ailleurs le crucifié est montré comme un homme plutôt athlétique et de bonne corpulence. On est loin des représentations pathétiques ou doloristes de certains peintres, ou de certains calvaires qu'on voit encore aujourd'hui à l'entrée de villages de tradition majoritairement catholique. Le fait qu'il s'agisse d'une commande d'une paroisse catholique, alors que Fritz Beblo, et Alfred Marzloff, étaient tous les deux de confession protestante luthérienne, n'y est d'ailleurs peut-être pas complètement étranger.

Portail latéral de Sainte Madeleine

Date 1912
Sculpteur Ernest Weber

Ce portail latéral de l' église Sainte Madeleine comporte un double intérêt :

- un intérêt architectural, par sa composition où de lourds pilastres, ornés d'éléments sculptés de fleurs et de fruits, répondent sans doute au choix de Fritz Beblo

- un intérêt artistique, car Fritz Beblo a fait appel ici à un artiste talentueux pour sculpter la figure de "Sainte Madeleine", encadrée de deux anges.

Les trois sculptures polychromes réalisées en céramique sont en effet l'oeuvre du sculpteur Ernest Weber, même si la seule "Sainte Madeleine" est signée par l'artiste, signature suivie d'une date (sans doute 1912, mais c'est à confirmer).

Concernant la figure de "Sainte Madeleine", son auteur la montre portant un flacon de parfum. C'est donc clairement une allusion à Marie de Béthanie, qui versa sur la tête de Jésus un flacon de parfum (Matthieu 26, 6-13), et qui ne peut être confondue ni avec Marie de Magdala, ni avec la pécheresse anonyme de Luc 7, 36-50.

Mais la chevelure abondante et un peu "folle" que lui a octroyée l'artiste évoque aussi Marie de Magdala, que Jésus avait "délivrée de sept démons", qui a suivi le groupe de Jésus et de ses disciples, qui était présente au pied de la croix, au moment où Jésus est enseveli, et qui selon Jean, bénéficie d'une apparition de Jésus ressuscité.

Cette figure de "Sainte Madeleine" sacrifie donc à une longue tradition hagiographique qui a confondu les trois personnages évangéliques, et que l’exégèse contemporaine distingue à présent. Quoiqu’il en soit, on fera remarquer que la mère de l’artiste s’appelait elle-même Madeleine (Magdalena).

Quant aux deux anges, ils sont très intéressants aussi, ils portent une bannière où l'on peut lire en latin : "Sainte Madeleine / Pour Nous". On remarquera que leur chevelure est à la mode 1900, et que leur physionomie générale n'est pas sans évoquer l'Art Nouveau, surtout l’ange de droite qui porte la bannière « Pro Nobis ».

Portail de la façade Nord

Date environ 1912

Un Christ en Bon Pasteur orne le portail de la façade Nord de l’église Sainte Madeleine. Abrité dans une niche, installée en guise de clef de voûte sur un arc en plein cintre de type roman, supporté par deux colonnes doriques, sous un toit en appentis, il émane de lui une sérénité indéniable.

Ce portail a-t-il été conçu ainsi dès la construction de l’église en 1910-1912, ou a-t-il été remanié après les dommages causés à l’église en 1944, ou pour une toute autre raison ? L’absence de documentation architecturale sur la reconstruction de l’église Sainte Madeleine incite à rester prudent.

Mais, en supposant que ce Christ en Bon Berger ait été sculpté en 1912, qu’est-ce qui empêcherait d’y voir une œuvre du sculpteur Ernest Weber, déjà sollicité pour les trois sculptures réalisées en céramique sur le portail Ouest ? D’autant qu’Ernest Weber était également « marbrier ». On en restera évidemment au stade d’une simple hypothèse en attendant une improbable confirmation, ou ce qui serait tout aussi utile, une infirmation bien étayée. Ce qui est sûr, c’est que la sculpture n’est pas signée.

Concernant l’œuvre elle-même, on rappellera que le berger portant une brebis sur ses épaules était une représentation déjà connue dans l’antiquité, décrivant une réalité quotidienne, ou faisant allusion à l’animal du sacrifice. Ici, l’œuvre est évidemment inspirée par la parabole de la brebis perdue et retrouvée (Luc 15, 4-6), ou plus assurément encore par le texte de Jean 10, 11 : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis ». Ce texte, qui reprend le Psaume 23 : « Le Seigneur est mon berger », exprime pour le Chrétien un symbolisme pascal, la clef d’interprétation du récit de Jean étant la mort de Jésus sur la croix.

Or, on ne manquera pas d’observer le choix du maître d’œuvre ou des maîtres d’ouvrage, de donner à voir un Christ crucifié (œuvre d’Alfred Marzolff) sur un fronton de la façade Ouest de l’église…

Vers 1920

Date environ 1920

Démolition partielle

Date 1944

Suite aux bombardements, l'église est très lourdement endommagée

Reconstruction

Date 1958

Reconstruction à l'identique de l'église Sainte Madeleine.

Nouvelle église néo-baroque avec clocher de façade, édifiée perpendiculairement à l'ancienne (1911), restaurée et remaniée.5

Intérieur

Le décor est sobre, les murs sont blancs. L'intérieur contraste avec l'ancien intérieur néo-baroque de l'église de Beblo.

Néanmoins cet intérieur blanc est mis en relief par d'intéressants tableaux. On trouve notamment un superbe Chemin de Croix du peintre René Kuder [archive]. (en savoir plus [archive])

Les tableaux de René Kuder ont été restaurés en 2013 environ.6

Restauration 2010-2014

Date 2010 à 2014

D’importants travaux de restauration, d’acquisition et de mise en valeur ont été entrepris de 2011 à 2014 dans la chapelle du Sacré-Cœur de l’église Sainte Madeleine de Strasbourg.

Ces travaux cofinancés par l’Etat (DRAC), la ville de Strasbourg et le Conseil Général du Bas-Rhin ont porté sur

- La réfection de la toiture de la Chapelle par la ville (2011)

- La restauration d’une fresque représentant le baptême du Christ l’enfeu côté gauche de la chapelle par les établissements Eschlimann (2012)

- Le transfert d’une statue en céramique polychrome de Sainte Madeleine (Fin XV°-Début XVI°) du cloitre du lycée Geiler de Kaysersberg à la chapelle où elle a été placée en hauteur à droite du retable du Sacré Cœur (2012)

- D’importants travaux de crépissage, de pose d’un déshumidificateur, de déplacements de bancs et de nettoyage du parquet en vue de l’installation de l’orgue Silbermann (2011-2012)

- Remontage, restauration et mise en place d’un orgue positif Andreas Silbermann (1722) par le facteur d’orgue Blumenroeder de Haguenau. Cet instrument de trouvait précédemment entreposé en pièces détachées dans les réserves du musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Travaux terminés en 2012.

- Mise en valeur d’une porte gothique flamboyant après enlèvement d’une tenture.

- Restauration de deux enfeus (XVI°) situés sur le côté droit de la chapelle par M. Claude Bernhart. Un des enfeus porte sur un phylactère la date de 1598. Contrairement à l’enfeu « Baptême du Christ » peint à la fresque, il s’agit pour ces deux enfeus de peintures à l’huile, technique relativement récente pour l’époque car apparue en Flandres au XV° siècle7

(Sources de l’ensemble des travaux: Procès verbaux du Conseil de fabrique de Sainte-Madeleine)

Réfection de la toiture du choeur

Mise en place de l'échafaudage autour du choeur vers juillet 2010. Les travaux de réfection de la toiture du choeur sont terminés en mai 2011

Restauration de peintures murales8

Date 20/10/2014
Peintre Claude Bernhart

Dans le choeur, les deux peintures murales situées dans les niches viennent d'être restaurées par le peintre strasbourgeois Claude Bernhart. Après traitement sur les différentes couches de vernis anciens , il a découvert un phylactère avec la date de 1598.9.

La chapelle gothique n'est ouverte que lors des journées du patrimoine ou lors des offices orthodoxes, mais des visites peuvent être organisées sur demande.

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Références

  1. Eglises et Sanctuaires d'Alsace.
  2. Mérimée (site internet) - Mérimée [archive]
  3. Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 739W259
  4. « St. Magdalena in Strassburg. Geschichte des Klosters und der Pfarrei », Eugen Speich, Pfarrer an St-Magdalena, Strasbourg, 1937, page 195.
  5. Eglises et Sanctuaires d'Alsace
  6. visite guidée de l'église par Henri Turot, président du Conseil de Fabrique, le 24/05/2014
  7. Rapport de restauration de M. Claude Bernhart : Mai-septembre 2014
  8. DNA (site internet)
  9. DNA du 19/10/2014 [archive]