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Adresse:5 rue de la Division Leclerc (Strasbourg)

De Archi-Wiki

Lot 1 : 5-7 rue de la Division Leclerc, 16 rue des Serruriers, 6 rue du Paon. Lot 2 : 9-11 rue de la Division Leclerc et 15 rue de l'Ail

Image principale















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Date de construction 1946
Architecte Paul Widmann
Structure Commerces

Date de construction 1955 à 1957
Architecte Charles Gustave Stoskopf
Paul Dopff
Charles Gustave Wolff
Claude Misbach
Ingénieur Louis Hiss
Studlé
Structure Immeuble
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Projet de la 2e tranche de la Grande Percée

Date à partir de 1920


Dès 1920, un plan-type des façades est établi par Paul Dopff. En 1929, le conseil municipal avait donné son accord de principe à l'OPBHM de Strasbourg, pour prolonger la Grande-Percée1.

L'architecte de la Ville, Paul Dopff, projetait de bâtir trois blocs (A, B et C) de chaque côté de la rue des Francs Bourgeois (devenue après 1945 rue de la Division Leclerc). Le plan du projet date probablement de la fin des années 1920.

Le côté ouest a été bâti comme prévu au début des années 1930, il s'agit des Bloc B (n°10 à 18 rue de la Division Leclerc) et C (n°20 à 24). Le maître d'ouvrage est l'Office Public d'Habitation à Bon Marché.

Le Bloc A, correspondant à la parcelle située du côté est, n'a pas été construit, d'abord pour des raisons financières, puis en raison de la Seconde Guerre mondiale.

D'après les projets réalisés par Dopff (vue axonométrique ci-dessous), cette parcelle aurait dû être occupée par un long immeuble entre la rue des Serruriers et la rue de l'Ail. Finalement, comme nous le verrons plus bas, la parcelle ne fut construite que dans les années 1950 avec deux bâtiments au lieu d'un.

Démolition

Date environ 1930

Pour permettre la réalisation de la Grande Percée, un grand nombre d'immeubles seront démolis sur ce secteur.

La rue de la Lie est supprimée (maisons aux n°2 à 12 et 1 à 9), ainsi que les n°12 et 14 rue des Serruriers, ainsi que les n°11, 13 et 15 rue de l'Ail.

Au n°14 rue des Serruriers se trouvait un bâtiment datant probablement du XVe siècle, avec ses pignons à redents. Le 16 rue des Serruriers fait l'angle avec la rue de la Lie (il possède une autre entrée au n°12). Cet immeuble datait de 17752.

Baraquement provisoire3

Date 1946
Architecte Paul Widmann

Fin 1945, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) est autorisé à construire des baraques provisoires abritant des commerces.

L'installation des baraquements débute en février 1946 et se termine fin mars 1946.

Les baraquements sont en bois et sont destinés aux commerçants sinistrés.

Le MRU devra enlever ses baraques dans un délai de 6 mois à compter de la notification par l'OPHBM4 bénéficiaire des terrains pour la construction pérenne de logements et commerces.

D'une allure très simple, sur un niveau, les baraquements étaient composés de 8 cellules commerciales comportant deux pièces, un magasin et une arrière-boutique, d'une dimension moyenne d'environ 70m².

Construction5

Date 1954 à 1957
Architecte Charles Gustave Stoskopf
Paul Dopff
Charles Gustave Wolff
Claude Misbach
Ingénieur Louis Hiss
Studlé


Construction d’un ensemble immobilier composé de deux immeubles préfinancés à l’aide des dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale.

L’opération est divisée en deux lots en forme de U :

  • lot 1 : n°5-7 rue de la Division Leclerc, aux angles avec le 16 rue des Serruriers et le 6 rue du Paon, par l’architecte Claude Misbach
  • lot 2 : n°9-11 rue de la Division Leclerc, à l’angle avec le 15 rue de l’Ail, par l’architecte Charles Gustave Wolff

Dans un courrier non daté mais datant d'avant 1953, Charles Gustave Stoskopf, architecte en Chef conseil de la construction, indique que les « travaux de la rue de la Division Leclerc seront conduits sous l'autorité de Monsieur Dopff, Architecte en Chef des Travaux de la Ville, par Messieurs Charles Wolff et Claude Misbach.»6

Le dossier d'archives de la Ville de Strasbourg, ne comporte pas de plan d’étage, ni de plan en élévation, nous ne pouvons donc pas affirmer si les plans détaillés ont été réalisés par les architectes Misbach & Wolff. Sur les plans de situation on trouve bien la mention des architectes Claude Misbach et Charles Gustave Wolff, ainsi que celle de l'architecte en chef du MRU (Ministère de la Reconstruction de de l'Urbanisme) de la Ville de Strasbourg, Paul Dopff. Paul Dopff a t-il eu son mot à dire pour la réalisation des plans ? En tant qu'Architecte en chef de la Ville, il a nécessairement validé les plans.

Tentative de genèse des plans (de 1949 à 1951)

Nous bornons cette première hypothèse d'élaboration du premier plan masse du projet entre 1949 et 1951 car en 1949 Stoskopf devient architecte en Chef conseil de la construction7,8, et en décembre 1951 on trouve un deuxième plan masse daté et signé par Stoskopf.

Gauthier Bolle, historien de l'architecture, note dans sa thèse sur l'architecte alsacien Charles-Gustave Stoskopf « Jean Clément (directeur départemental de la construction) et Gustave Stoskopf découvrent également une autre possibilité au centre-ville. En débouchant l'impasse du Paon et en l'ouvrant sur la rue de la Division-Leclerc, les deux hommes permettent de générer là aussi une nouvelle perspective sur la cathédrale et sur une ancienne maison à pignon à gradins. Ils imposent alors une échancrure dans le projet que l’architecte Claude Misbach implante le long de la rue de la Division-Leclerc mettant ainsi en scène le paysage urbain le long de la grande percée. »9.

A l'origine l'immeuble devait être d'un seul tenant (sans échancrure) sur la rue de la Division Leclerc10. Les plans ont bénéficié de l'apport de Charles-Gustave Stoskopf et de Jean Clément, pour les perspectives qu'ils offrent sur le vieux Strasbourg depuis la rue du Paon nouvellement créé.

Parmi les documents consultés, aux Archives d'Alsace, on trouve un tapuscrit sous forme de mémoire, où Stoskopf raconte de façon émouvante sa découverte, parmi les ruines, avec Jean Clément du pignon à gradins et de la perspective sur la Cathédrale11,12. Stoskopf dessine également une perspective surélevée et très suggestive depuis l'actuelle rue du Paon. Ce document devait permettre de convaincre les autorités de ne pas bâtir la placette (en fait la rue du Paon) entre les deux bâtiments construits. Il pourrait s'agir d'une copie du dessin dont il est question dans les mémoires citées.

Un premier plan masse est contemporain du dessin en perspective et est non daté. L'angle avec la rue de l'Ail n'est pas bâti, mais le n°17 rue de l'Ail fait partie du projet alors qu'il est séparé de cet ensemble par la suite.

Première esquisse de Stoskopf, non daté (probablement 1949-1951)

Projet Stoskopf de décembre 1951

Dans ses mémoires, Stoskopf indique qu'il a été chargé par Jean Clément, directeur départemental de la construction, de réaliser « la mise en forme de l'Avenue de la Division Leclerc »12. Dès décembre 1951, Stoskopf, alors architecte conseil de la construction7, dessine un projet de reconstruction des immeubles de la rue de la Division Leclerc. Sur ce projet, ressemblant davantage à une esquisse artistique mais déjà fidèle aux formes réalisées, on voit l'échancrure entre les deux bâtiments mettant en valeur le pignon à gradins et la flèche de la Cathédrale. Il est probable que le travail de Stoskopf se soit limité à cette intervention et qu'ensuite les deux architectes Claude Misbach et Charles Gustave Wolff aient été chargés de réaliser des plans plus détaillés.

Un deuxième plan masse, daté de décembre 1951, accompagne les esquisses et proposition de l'architecte. Sur ce plan masse, les deux ailes qui font la jonction avec la rue du Paon n'existent pas encore, soit elles ont été rajoutées par Claude Misbach et Charles Gustave Wolff, soit elles sont un rajout sur les conseils de l'architecte de la Ville, Paul Dopff, qui avait l'habitude de soigner les transitions dans ses réalisations sur la Grande Percée, dans les années 1930.

Au premier abord, le plan des façades ressemble à d'autres bâtiments construits à la même période lors de la reconstruction en France, comme par exemple au Havre13, dont les plans ont été établis par Auguste Perret. Néanmoins ce rapprochement est à nuancer dans la mesure où des adaptations au contexte local ont été prises, en ménageant des vues depuis la rue du Paon sur le vieux Strasbourg, mais aussi avec la création d'immeubles de transition au niveau des ailes de la rue du Paon, mesure propre à l'ensemble de la Grande Percée.

Les bâtiments de la rue de la Division Leclerc ressemblent à d'autres bâtiments construits par Stoskopf à cette même période, comme la Cité du quai des Alpes.

Ingénieurs - conseils MM. Hiss et Studlé14.

Gros - œuvre: S.T.P.P.A.L14.

Documents d'archives (projet, décembre 1951)

Conseil Municipal du 20 avril 1953

Dans sa séance du 20 avril 1953, le conseil municipal vote l'acquisition du 6 impasse du paon (section 13, parcelle n°49), en vue de sa démolition. Il s'agit d'une maison d'une surface de 84m². L'immeuble en question est acquis « pour la réalisation du projet d'une rue de communication entre la rue de la Division-Leclerc et la rue de l'Epine, conformément au projet d'aménagement établi par l'architecte en chef du M.R.U »15 (c'est à dire Paul Dopff).

Au cours de cette même séance, on apprend que le terrain ou se trouve la future construction est cédé au MRU pour la construction de deux immeubles préfinancés. Initialement l'adjoint au maire M. Radius rappelle que ce terrain fut loué à partir du 1er janvier 1932, pour une durée de 65 ans par un bail emphytéotique pour la construction d'un immeuble à loyer modéré par l'OPHBM de Strasbourg, comme ce fut le cas pour deux autres parcelles du côté ouest de la rue de la Division Leclerc (n°10 à 18 et 20 à 24). Finalement pour des raisons d'ordre financier puis plus tard en raison de la guerre, ce troisième immeuble ne fut pas réalisé. A la place on trouve à ce jour des locaux commerciaux provisoires. Le bail emphytéotique est résilié et le terrain cédé au MRU16.

Lot 15

La demande de permis de construire est effectuée en date du 14 avril 1953 par M. René Radius, président de la SCR (Société Coopérative de Reconstruction), dont le siège est situé 12 rue de Bienne à Strasbourg.

L’architecte d’opération est M. Claude Misbach.

Le gros œuvre est achevé le 19/04/1955. Les travaux sont considérés comme achevés le 15/02/1957.

Lot 25

La demande de permis de construire est effectuée en date du 22 avril 1953 par M. René Radius, président de la SCR (Société Coopérative de Reconstruction), dont le siège est situé 12 rue de Bienne à Strasbourg.

L’architecte d’opération est M. Charles Gustave Wolff

Le permis est accordé par le MRU (Ministère de la Reconstruction) en date du 3 août 1953.

Le gros œuvre est achevé le 17/01/1955. Les travaux sont considérés comme achevés le 14/02/1957.

Le certificat de conformité a été délivré le 18/12/1958.

Descriptif

On notera parmi les documents ci-dessous le tableau sommaire avec une représentation schématique de l’immeuble et des logements à chaque étage. Ce tableau manuscrit nous montre que la période est davantage au pragmatisme qu’aux grands gestes architecturaux.

Les bâtiments s’insèrent élégamment dans le bâtiment existant et maintiennent une fonction urbaine avec au rez-de-chaussée des commerces avec larges vitrines. Au dessus se trouve un entresol comportant également des activités commerciales. Dans les étages se trouvent des logements de type trois pièces. Le dernier niveau comporte un balcon filant sur toute la longueur de la façade. Les étages sont revêtus d’un parement en pierre calcaire de forme quadrangulaire.

Les bâtiments forment un U avec au centre la rue du Paon. Cette rue ménage des vues sur une maison au pignon à gradins, d'époque gothique et la cathédrale en arrière-plan. Les deux bâtiments situés rue du Paon (n°6 et garages en face) ne font que trois étages et s'inscrivent comme des immeubles de transition. On retrouve le même souci d'intégration dans le bâti existant, deux décennies plus tôt, dans les immeubles réalisés de l'autre côté de la rue par Paul Dopff (par exemple le 20-22-24 rue de la Division Leclerc).

Pour la construction, on a fait appel à un procédé assez peu courant à l'époque en Alsace: les murs sont en béton banché avec utilisation comme coffrage perdu de dalles de pierre de Segny de 4 cm d'épaisseur. La toiture est traitée en terrasse; les sols sont en parquet en chêne; le chauffage est collectif et les surfaces chauffantes sont des plafonds rayonnants du système " Tramax "14.

L'ensemble comporte 44 logements du 1 au 5 pièces et 16 magasins.

Vue avant travaux (années 1930 et 50)

Documents d'archives

Vues générales de l'ensemble

Lot 1 : n°5-7 rue de la Division Leclerc, 6 rue du Paon


Lot 1 : n°9-11 rue de la Division Leclerc

Références

  1. Archives d'Alsace (Site de Strasbourg) - Cote 2205 W-443DEPOT, La Grande Percée, Mémoire d'un samedi-dimanche, Karin Schneider, Joël Vincent, CF1-IAUS, juin 1978
  2. https://maisons-de-strasbourg.fr.nf/vieille-ville/s/rue-des-serruriers/16-rue-des-serruriers/ [archive] consulté le 10/11/2023
  3. Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 685W10
  4. Office Publique d'Habitation à Bon Marché
  5. a b et c Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 685W10
  6. courrier Stoskopf La Percée Place Kléber - Place de l'Homme de Fer, non daté, avant 1953
  7. a et b Selon la notice consultée sur Wikipédia, il est nommé architecte-conseil de l'État en 1949 par Eugène Claudius-Petit pour la région Alsace
  8. A partir de 1951 il sera architecte conseil pour toute l'Alsace, voir Un acteur de la scène professionnelle des Trente Glorieuses, de la Reconstruction aux grands ensembles : l'architecte alsacien Charles Stoskopf (1907-2004) [archive] par Gauthier Bolle, Sous la direction de Anne-Marie Châtelet, 2014, page 211
  9. Gauthier Bolle, op cit, page 86
  10. La parcelle aurait dû être bâtie dans les années 1930, comme ce fut le cas du côté ouest de la rue de la Division Leclerc au n°10-18 (Bloc B) et 20-24 (Bloc C) réalisé par Paul Dopff. La parcelle n'a pas été bâtie pour des raisons financières d'abord, puis en raison de la guerre.
  11. Archives d'Alsace (Site de Strasbourg) - Cote 60J55
  12. a et b Mémoires de Charles Gustave Stoskopf "Mes débuts à Strasbourg", non daté (avant 1980)
  13. Google Street View [archive], voir par exemple l'immeuble à l'angle rue de Paris, rue Voltaire
  14. a b et c Bâtir 67 mai 1957
  15. 108e séance du Conseil Municipal de Strasbourg, le 20 avril 1953 [archive], page 69
  16. Conseil Municipal Op. Cité, 1953, p69-70

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