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Actualités adresse:Le quartier des Halles (Strasbourg)

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Le quartier des Halles

Le quartier des Halles est un quartier ancien, qui a connu de nombreuses évolutions architecturales au cours du temps.

L'étude du quartier passe d'abord par une définition de ses limites. Nous appelons donc quartier des Halles le secteur géographique qui s'étend du Faubourg de Saverne au Faubourg de Pierre, au sud par le Fossé du Faux Rempart et au nord par la place de Haguenau.

Comme la plupart des quartiers de Strasbourg, celui-ci articule des ensembles anciens avec des bâtiments plus récents. Ces mélanges hétéroclites sont notamment dus aux bombardements des années 1870, mais également à d'autres événements davantage liés aux fonctions et activités propres au quartier.

Les débuts

Le quartier existait déjà au début de l’ère chrétienne, mais se développe particulièrement au Moyen-Age.

A la fin du XIVe siècle notamment, un magistrat fait construire une extension des remparts existants autour des trois faubourgs (Faubourg de Saverne, Faubourg de Pierre, Faubourg National). Le quartier fortifié devient alors un nouveau secteur de la ville.

A la fin du XVIe siècle, un plan d'amélioration des fortifications en place est élaboré par Daniel Specklin. La réalisation de ce nouveau plan s'étale sur près d'un siècle et s'achève avec Vauban, alors que Strasbourg passe aux mains de Louis XIV, en 1681.

Le XVIIIe siècle est une période plus sombre, marquée par les épidémies et la crise du logement. En 1764, un plan d'urbanisme doit rénover la ville et notamment faire édifier de nouveaux bâtiments dans le quartier, mais le projet n'aboutit que très partiellement, faute de moyens.

1830-1870

Date 1830

Le XIXe siècle apparaît, pour le quartier des Halles, comme une période de grands changements. La révolution industrielle redessine le secteur grâce à des projets ambitieux et dynamisants.

En 1838 est construite la première usine à gaz localisée 1 rue des Bonnes Gens. Cette usine devait notamment produire le gaz nécessaire à l'éclairage des rues. Elle fut entièrement détruite à la guerre de 1870, puis reconstruite au même endroit, où elle resta jusqu'aux lendemains de la première guerre mondiale.

L'autre grand projet de ce siècle se situe entre 1850 et 1855, lors de la construction de la gare à l’emplacement des actuelles Halles. En 1852, la ligne de chemin de fer Strasbourg-Paris est même inaugurée par Louis-Napoléon Bonaparte.

Une autre construction notable du quartier à cette époque est celle de la chapelle néogothique de la Toussaint, érigée en 1855. Cet édifice, qui figure parmi les plus belles constructions néogothiques de la ville, nous rappelle le tournant que prend l'art à ce moment-là, notamment par ses statues extérieures au style très naturaliste et détaillé. Notons qu'aujourd'hui, la chapelle appartient à la Fondation Saint-Vincent-de-Paul.

1870-1930

Date 1870 à 1930

Le quartier est fortement remodelé par la révolution industrielle, qui rend nécessaire la création de bâtiments techniques au sein de la ville. Le quartier revêt donc une nouvelle fonction liée à l'industrialisation. Mais à la fin du siècle, la guerre franco-allemande transforme elle aussi le quartier.

Les bombardements de 1870 endommagent ou détruisent de nombreux bâtiments, à l'image de l'usine à gaz de la rue des Bonnes Gens, qui devient entièrement inexploitable. Les trois faubourgs (Faubourg de Pierre, Faubourg de Saverne, Faubourg National) sont fortement endommagés et sont aujourd'hui constitués pour la plupart d'immeubles ayant été construits après 1870.

A ce titre, après le conflit et la défaite française, les Allemands entreprennent de grands travaux de rénovation à Strasbourg.

Une nouvelle vague de constructions débute alors, afin de remplacer les édifices détruits ou abîmés. En 1878, la gare est déplacée pour être reconstruite à son endroit actuel. Cette nouvelle gare est l'une des premières réalisations entreprises. Achevée en 1883, elle rend le quartier plus attractif et attire les établissements artisanaux et industriels.

Par ailleurs, les rues de Bouxwiller et Friesé sont percées. L'ancienne gare devient quant à elle, halle de marché. L’usine à gaz s’agrandit et occupe une partie des rues des Halles, de Bouxwiller et Friesé.

En 1878 le dépôt des tramways s’installe à l'angle des rues de Bouxwiller et des Bonnes Gens.

De plus, au tournant du siècle, les travaux de construction de la Synagogue commencent, elle est inaugurée en 1898 et située 2 Quai Kléber.

Un bon exemple de l'architecture privée de cette époque de la fin du siècle et du début du XXe siècle serait l'ensemble de la place Clément. Cette place fait la jonction avec le quartier des Halles.

Les immeubles aux numéros 1 et 2 de la place Clément datent des années 1880, tandis que le bâtiment 5 rue Clément est plus ancien. Cependant, tous trois présentent des caractéristiques semblables, du vocabulaire classique utilisé à la sobriété qui se dégage des constructions.

Au niveau urbanistique la place de Haguenau constitue une porte d'entrée importante au nord de Strasbourg. Cette place renferme un parc, l'un des rare espace vert du quartier Halles. Plusieurs voies reliant la place de Haguenau sont constituées de beaux immeubles cossus de la fin du XIXème, notamment les rues de Wissembourg et de Haguenau. Les angles de ces voies prestigieuses sont souvent traités de façon monumentale comme le pan coupé de la Maison Seyboth au 2b rue de Wissembourg ou le chapeau de gendarme du grand immeuble au 2 rue de Haguenau.

La ceinture de boulevards relie la gare centrale via le boulevard du Président Wilson et le boulevard du président Poincaré à l'Avenue des Vosges, en facilitant la circulation et en créant de grand axe laissant pénétrer la lumière dans les logements.

Le quartier ne connaît pas de grand bouleversement pendant la première Guerre Mondiale.

Ce sont donc essentiellement la synagogue, le marché couvert, le dépôt des tramways et l'usine à gaz qui animent le quartier.

1930-1950

Date 1930

Les années 1930 marquent une nouvelle période de changements. L'usine à gaz est transférée sur la route du Rhin tandis que le siège du Gaz de Strasbourg est construit sur l'ancien emplacement de l'usine.

Le dépôt de la CTS quitte la rue de Bouxwiller et est déplacé à Cronenbourg en 1931. Les rails sont donc retirés du secteur. Sur l'ancien terrain du dépôt est alors construit l'Office de placement, achevé en 1936 dans un style moderne très épuré.

On assiste, au cours du début des années 1930, à une vague de construction de beaux immeubles locatifs, se déployant autour de la rue du Travail, une nouvelle rue baptisée en référence à l'Office du Travail -ou Office de placement- qui s'y trouvait alors. Cependant, certaines portions de rues restent inoccupées.

Le style des années 1930, même s'il reste particulièrement reconnaissable, n'en est pas moins pluriel. Effectivement, on peut dégager plusieurs tendances au sein même de la création architecturale des années 1930.

Tout d'abord, certains architectes empruntent une voie en rupture radicale avec le passé et trouvent l'inspiration dans le monde moderne et ses innovations techniques. Pensons notamment à l'immeuble du Gaz de Strasbourg, construit par Oberthur en 1933, qui mêle un style industriel géométrique et épuré à des détails Art Déco et une façade plissée (celle se trouvant 1 rue des Bonnes Gens). L'architecture privée puise également dans le répertoire moderne en donnant aux immeubles l'allure de grands paquebots, comme au 2 rue de Bouxwiller, par Brast, en 1935. La vogue de l'Art Déco prône notamment la fusion des arts et le croisement des influences. La statue féminine située au faîte de l'immeuble d'angle de Misbach (1933), localisée 8 rue du Travail, témoigne de cette volonté d'allier l'architecture à d'autres disciplines artistiques.

Cela dit, la plupart des architectes préfèrent tempérer leurs formes modernes avec des références à l'architecture du passé, à l'image de Charles Hunzinger. Son immeuble 5 rue du Travail (1935) combine un angle très moderne qui donne l'illusion d'une rotonde à des faces latérales néoclassiques, ornées de pilastres, de consoles à volutes et de moulurations. Ce contraste saisissant montre à quel point l'assimilation de l'architecture classique était l'une des bases sur lesquelles reposait l'apprentissage de tout architecte.

Certains d'entre eux, même en pleine période de modernité, ne renoncent pas au style néoclassique, qui reste l'une des grandes références de la décennie.

La seconde Guerre Mondiale entraîne quelques bombardements en 1944, mais sans trop endommager la majeure partie du quartier. Par contre, la synagogue est brûlée puis entièrement détruite par les nazis en 1940-1941. De plus, les inscriptions et noms des architectes en français sont martelés.

A partir de 1960

Date 1960

Dans les années 1960, une vague de construction touche notamment la rue du Travail, la place des Halles et les environs. Le quartier est donc fortement restructuré, les Halles font maintenant office de gare routière et non plus ferroviaire.

En effet, en 1974, l'ancienne gare est démolie et, quelques années plus tard, le centre commercial de la place des Halles est construit. Les nouveaux bâtiments contrastent fortement avec les bâtiments alentours et encore aujourd'hui, ils sont appelés « le rocher » par les habitants du quartier (source : Bulletin des adhérents et amis de l'AHQG d'octobre 2013 [archive], consulté le 03/02/2015).

Dans les années 2000, de nouveaux travaux sont lancés, notamment liés au retour du tramway dans le quartier. En 2000, la ligne B du tramway est créée et dessert maintenant l'arrêt Faubourg National. En 2010, le tramway revient dans la rue du Faubourg de Saverne. La même année, le Faubourg de Pierre est rénové, des travaux de réseau et des travaux de voirie sont effectués, avec notamment la création de deux pistes cyclables.

L'architecture du quartier des Halles reflète son évolution au cours de l'histoire, de son inflexion industrielle, aux désastres de la guerre, puis aux différents élans de construction-reconstruction. Son patrimoine riche mérite des études plus approfondies.

Pour reprendre l'anecdote de Jean Georges Wolters, corrigée à l'aune de ce que révèle le dossier d'archives, on trouvait au rez-de-chaussée de l'immeuble 12 rue des Halles le restaurant « Le Cyrano », baptisé ainsi depuis la construction du bâtiment en 1935. Le restaurant perd son nom originel dans les années 1970, puis le retrouve en 2000 lors d'un changement de propriétaire.

Ainsi, le quartier est fortement marqué par son histoire et certains de ses acteurs sont prêts à la revaloriser.

Bibliographie 

BORZEIX Dominique, Au nom des rues, Association AHQG, 2001, lien du document complet ici [archive], lien du chapitre spécifique ici [archive]

COLLECTIF, Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger Editeur, 2002, Chapitre « Le Quartier des Trois Faubourgs », page 111

COLLECTIF, Petites histoires du quartier, Quartier Halles-Place de Haguenau-Tribunal, GREC, 2012

WOLTERS Jean Georges, Historique du quartier, Halles, Place de Haguenau, Tribunal, à consulter via ce lien [archive], onglet "Informations sur le quartier", PDF à consulter via ce lien [archive]

 :

- Le quartier des Halles sur Wikipédia [archive]

Références

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