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Adresse:Palais du Rhin (Strasbourg)

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1-2-3 place de la République

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Date de construction 1883 à 1888
Architecte Hermann Eggert
Sculpteur Johann Baptist Riegger
Entrepreneur Otto Back
Kirchenbauer et Seufert
Philipp Holzmann & Cie
Structure Palais
Courant architectural Néo-Renaissance
Néo-baroque

Date de démolition partielle 1944
Structure Bâtiments publics

Date de transformation 1962 à 1964
Architecte François Herrenschmidt

Date de rénovation 4/1993

Date de restauration 11/2009
Architecte Christophe Bottineau

Date de restauration 10/2014 à 2015
Architecte Christophe Bottineau
Agence d'architecture Groupement 2BDM Architectes

Date de restauration 4/2019
Architecte Pierre Dufour

Classement Monument Historique 11/2/1993
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Palais du Rhin1

Date 1883 à 1888
Architecte Hermann Eggert
Sculpteur Johann Baptist Riegger
Entrepreneur Otto Back
Kirchenbauer et Seufert
Philipp Holzmann & Cie

Bâtiment symbolique de la place de la République, le Palais du Rhin était autrefois appelé Kaiserpalast (Palais de l'Empereur), en référence à sa destination d'origine, dans le contexte de l'annexion de l'Alsace à l'empire.

Conception du projet

Dès 1873, l’empereur Guillaume Ier exprime le désir de bénéficier d’une résidence strasbourgeoise2. Les plans ont été dressés sous la direction du Ministre des Travaux Publics, Albert Maybach, du Directeur, Ludwig Persius, et de l'Inspecteur Royal des Bâtiments de Prusse, Herrmann Eggert. En 1880, F-W Beemelmans et H. Lender exécutent un avant-projet, remanié par Olivier Pavelt.

Bismarck rejette ce projet, jugé trop dispendieux, en 1882. C'est le projet d'Hermann Eggert qui a eu les faveurs de l'empereur avec certaines modifications.

Le 8 octobre 1883, Hermann Eggert a l'honneur, en présence du Maréchal en Chef de la Cour Impériale, le Comte Von Pückler, de présenter à sa Majesté l'Empereur Guillaume Ier, à Baden-Baden, les plans du Palais Impérial. Il fait une conférence à la suite d'une critique au Reichstag pendant les séances du 8 et 15 février 1883 ; sur l'ordre du Chancelier Otto Von Bismark, Hermann Eggert a dû en partie modifier le projet initial. Le premier projet date du 24 septembre 1882. Les plans au 1/200e sont consultables sur le site du Musée de l'Architecture de l'Université technique de Berlin3.

Historique du chantier

La Direction générale des travaux est confiée à la haute administration des Chemins de Fer, notamment à la Direction des Chemins de Fer d'Alsace et de Lorraine, qui avait sont siège à Strasbourg 11, rue des Juifs.

Les travaux de construction des fondations et des sous-sols sont exécutés par les entreprises Otto Back, Kirchenbauer et Seuffert. La superstructure est exécutée par l'entreprise Philipp Holzmann & Cie qui avait son siège à Francfort-sur-le-Main.

La pose de la première pierre a eu lieu à l' occasion de la fête de l'Empereur Guillaume Ier; cette pierre formait l'angle Sud-Est du bâtiment, elle portait l'inscription suivante en langue allemande : Cette pierre est posée le jour du 87e anniversaire de l' Empereur Guillaume Ier le 22 mars 1884, mais elle n'a pas eu un caractère officiel. Cette pierre ainsi que les papiers la contenant ont été retrouvés le 27 octobre 1952 à la suite de la démolition, due au bombardement aérien du 25 septembre 1944.

La construction débuta donc sous le règne de Guillaume Ier de Hohenzollern [archive] jusqu'en 1888, Frédéric III [archive] lui succéda, mais il ne resta que 99 jours sur le trône. Il meurt 3 mois après son père. Guillaume II [archive], petit-fils de Guillaume Ier règne jusqu'en 1918. C'est lui qui inaugure le palais du 20 au 23 août 1889, accompagné de l'impératrice Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein. L'empereur y revient pratiquement chaque année jusqu'en 19144. Avant la construction, il séjournait dans le Palais Klinglin (actuel Hôtel du préfet).


Architecture

Le palais impérial se présente sous la forme d'un quadrilatère à trois niveaux, édifié avec un appareil à bossage en grès jaune de Bajerfeld Cölln (dans le Palatinat). Il est chapeauté d'un dôme autrefois surmonté de deux lansquenets. Un avant-corps central en portique dynamise la façade5 (voir le détail plus bas). La façade principale du bâtiment s'étire sur 73 mètres, sa largeur est de 56 mètres et sa hauteur de 35 mètres. Son style néo-renaissance florentine est mâtinée de quelques influences néo-baroque berlinoise. L'ancien Palais Impérial est librement inspiré, notamment pour son appareil à bossage rustique, du Palais Pitti à Florence [archive].

Si le style du palais se réclame du passé, l'architecte se vantait d'avoir fait appel aux techniques les plus modernes: l'ensemble de la charpente et la poutraison sont métalliques, les plafonds en béton ou en grès, le bois ayant été totalement éliminé pour des raisons de sécurité. Les poutrelles métalliques qui supportent les caissons des plafonds en grès sous le porche, et en stuc dans l'entrée, sont laissées apparentes et à peine camouflées sous une couche de peinture.

Les armoiries entre les fenêtres au 2e étage, sur la façade principale, font apparaître les villes suivantes: Magdebourg,Breslau (Wroclaw en Pologne)Francfort-sur-le-Main, Berlin, Koenigsberg (Kaliningrad enclave russe) et Nuremberg. Sur la façade arrière elles ont été enlevées. Du côté droit par les faits de guerre, il y avait Munich, Stuttgart, Karlsruhe. Du côté gauche lors d'une restauration il y avait Braunschweig, Leipzig, Dresden. Sur la façade sud: Strasbourg, Metz, Mayence et Cologne. Sur la façade nord: Hanovre, Hambourg, Brême et Kiel.

Les sculpteurs étaient: MM.Roos, Riegger, Siegmond et Bopp. Voir dans les Actualités pour les illustrations.

Portique de l'entrée6

La façade principale s'anime d'un avant-corps formant au premier étage une loggia qui se développe sur 2 niveaux. La base des 4 piliers à chapiteaux sont décorés de bas-reliefs réalisés par le sculpteur berlinois Albert Bergmeier. Les enfants sculptés dans la pierre illustrent les activités régionales traditionnelles: mécanique, industrie minière et tissage - viticulture - chasse et pêche - agriculture et culture du tabac.

Le sculpteur a décoré le tympan du fronton d'allégories de la vertu et du travail.

La couronne impériale qui termine l'ensemble est attribuée à un autre sculpteur berlinois Richard Ohmann. Les armoiries de l'Empire du cartouche central ont été buchées. Les armoiries de l'Alsace et de la Lorraine ornent les piliers d'angle. De chaque côté de la loggia une devise sculptée: "Gott mit uns" (Dieu avec nous), devise des rois de Prusse et "Suum cuique" (à chacun son dû), devise de Frédéric 1er de Prusse.

Deux atlantes encadrent la porte centrale que surmonte l'aigle impérial -un aigle gigantesque représentant la Prusse- qui semble supporter le balcon. Le sculpteur des deux atlantes était Johann Baptist Riegger (mention dans les "Affiches de Strasbourg" du 22 août 1885)

Au rez-de-chaussée, une rampe d'accès carrossable conduit à l'entrée.

Intérieur

Dans le hall d'accueil se trouve, au centre du plafond, l'aigle impérial et la devise des Hohenzollern " VON FELS ZUM MEER " que l'on peut traduire par: Du rocher à la mer. (Il faut bien regarder car le texte est peu lisible.)

L’intérieur du palais, essentiellement d’apparat, est monumental. Il s'organise à partir des vides de l’espace central, occupé par l’escalier d’honneur, lui-même éclairé par une verrière. L'escalier se déploie entre deux cours carrées. A l'origine, le rdc est occupé par l’appartement du couple princier et un appartement d’invité ainsi qu’un jardin d’hiver. A l’étage, sous le dôme, on trouve la salle d’audience ; et à l’opposé la salle des fêtes. Au sud, la salle des banquets au sud et au nord, la salle d’assemblée. Depuis le rdc, des escaliers latéraux desservent les suites impériales autour de la salle d’audience : au nord celui de l’empereur, au sud celle de l’impératrice. Chaque suite comporte un grand salon, une pièce de réception avec antichambre et une chambre à coucher. Le style est différent selon l'occupant de la suite : la suite de l'empereur présente un décor austère avec boiseries et thématiques politico-militaires. L'impératrice a droit à un décor plus doux et lumineux avec des dorures, tableaux romantiques, un ciel baroque en trompe-l’œil et des putti.

Se référer aux Actualités pour toutes les photos de l'intérieur.

On peut lire dans un ouvrage de 1972, Strasbourg du passé au présent, l'état d'esprit de toute une époque à propos de cet édifice :

"La pièce maîtresse de cet ensemble fut le palais impérial, commencé le premier et achevé dès 1888. Il avait pour but d'assurer à S.M. l'Empereur et à sa suite impériale, lors de leurs séjours dans le Reichsland, un logement digne d'elles. Malheureusement, cet édifice n'est défendable ni dans sa conception, ni dans son exécution. Il était anachronique, il était saugrenu de bâtir à grands frais une résidence somptueuse pour un souverain qui , de toute évidence, ne devait l'occuper que très rarement et brièvement. Et il était pour le moins contestable de faire d'un palais toujours vide la réalisation suprême du deuxième Reich en Alsace-Lorraine."7.


Les différentes fonctions du palais depuis 1920

Arrêté relatif au changement d'appellation de l'ancien palais impérial.

Le Commissaire général de la République,

Sur proposition du Directeur de l'architecture et des Beaux-arts.

Arrête: A la date du 11 novembre 1920, l'ancien palais impérial prendra le nom de Palais du Rhin.

Depuis 1920, l'édifice est le siège et le secrétariat de la CCNR (Commission Centrale pour la Navigation du Rhin) [archive]. C’est en 1815, lors du Congrès de Vienne, qu’est créée la CCNR, qui demeure la plus ancienne organisation intergouvernementale au monde. La Commission centrale avait auparavant son siège à Mayence (jusqu'en 1861) puis à Mannheim (jusqu'en 1919)8. Créée pour garantir la liberté de navigation sur le Rhin, le rôle de la CCNR s’affirme suite à l’Acte de Mannheim de 1868 qui élargit ses compétences à la garantie de la prospérité de la navigation rhénane et européenne ainsi que d’un haut niveau de sécurité pour la navigation et son environnement. Cet acte jouera un rôle précurseur pour la mise en place d’un marché des transports libre et commun, réalisé, en grande partie, 100 ans plus tard par les instances européennes. L'Acte de Mannheim, conservé aux archives départementales du Bas-Rhin, fêtait en 2018 ses 150 ans.

On y installe aussi l'École Régionale d'Architecture, l'Inspection des Monuments Historiques et des Palais Nationaux, une section de la Faculté de lettres de l' Université, l'Institut d'Antiquités Nationales et Rhénanes, l'Institut d'Histoire de l'Art Moderne, l'Institut de Géographie, l'Institut d'Histoire d'Alsace et le Musée d'Égyptologie et quelques services secondaires dont le Mobilier National, etc.

Ces organismes doivent évacuer le Palais lors des événements de 1939 à 1945 pour faire place à la place à la Kommandatur qui occupe les lieux du 19 juin 1940 au 22 novembre 1944.

Le 23 novembre 1944, à 13h 30, a été signé la reddition de Strasbourg, dans la salle du rez-de-chaussée en dessous de la salle des fêtes. Le général Leclerc y avait établit son quartier général pour peu de temps car après un coup au but de la batterie allemande sur le Palais du Rhin, le général juge plus prudent de se déplacer dans l'immeuble de l' Esca.

En 1945, la CCNR retrouve sa place et reprend ses activités le 20 novembre 1945 ainsi que le Service d'Architecture des Bâtiments Civils et Palais Nationaux et le service des Monuments Historiques installé auparavant au Palais des Rohan, et les Archives du Commissariat Départemental des Renseignements Généraux qui quittèrent les locaux vers 1964. Avec les années on y installe la Conservation Régionale des Bâtiments de France. En 1977 création de la D.R.A.C (Direction Régionale des Affaires Culturelles [archive]).


Démolition partielle

Date 1944

La Palais du Rhin a subi d'importants dommages lors des bombardements du 25 septembre 1944. La salle des fêtes dans la rotonde a été partiellement endommagée. L'angle Sud - Est a été entièrement démoli.

La restauration de la rotonde a été entreprise en 2004, mais il reste encore beaucoup de travail avant qu'elle ne soit terminée (et surtout manque de crédit)

Transformation

Date 1962 à 1964
Architecte François Herrenschmidt

C'est l'architecte François Herrenschmidt (Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux) qui a entrepris la réfection de l'aile démolie par les bombardements (1962-1964) et de la salle des fêtes (1968).

La salle des fêtes a subi de malheureuses transformations, notamment la création de plusieurs niveaux, endommageant les décors.

On peut rapprocher cette transformation à celle de l'ancienne salle de lecture de la BNU également du même architecte.

Classement Monument Historique9

Date 11/2/1993

Classé parmi les Monuments Historiques le 11.02.1993

Ancien palais impérial allemand dit: Palais du Rhin et parc attenant avec sa grille. Classé Monuments Historiques le 11/02/1993.

Rénovation

Date 4/1993

Début des travaux de mise en valeur du Palais du Rhin avec la suppression des aménagements en place dans la salle des fêtes10.

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Sources

  • Deutsche Bauzeitung page 41 du 26 janvier 1889
  • La vie en Alsace. Guillaume II et son " Kaiserpalast " par Paul Bourson page 265 à 273.
  • Baupolitick in Reichsland Elsass Lothringen 1871-1918 par Klaus Nohlen. Gebr.Mann Verlag, Berlin 1982.

Traduction de ce livre en français: Construire une capitale, Strasbourg impérial de 1870 à 1918. par Klaus Nohlen. Publications de la Société Savante d'Alsace 1997.

  • Le palais du Rhin, Ancien palais impérial, Monuments historiques et objets d' art de la Région Grand Est, édition 3e trimestre 2017
  • Affiches de Strasbourg, 1888

Références

  1. Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg (Livre)
  2. La_Neustadt_de_Strasbourg,_un_laboratoire_urbain_/_1871-1930,_éd._Lieux-Dits_(2017) - page 58
  3. http://architekturmuseum.ub.tu-berlin.de/ [archive]
  4. La_Neustadt_de_Strasbourg,_un_laboratoire_urbain_/_1871-1930,_éd._Lieux-Dits_(2017) - page 58
  5. Dictionnaire_des_Monuments_Historiques_d'Alsace_(Livre) - page 561
  6. Le_Palais_du_Rhin-_Ancien_Palais_Impérial._(Livre)
  7. Strasbourg du passé au présent, Philippe Dollinger, Édition Dernières Nouvelles de Strasbourg, 1972
  8. https://www.ccr-zkr.org/11010100-fr.html [archive]
  9. Mérimée_(site_internet) Notice Mérimée PA00085183 [archive] consulté le 3/5/2020
  10. feuillet édité par la direction régionale des affaires culturelles d'Alsace
  11. Centralblatt der Bauverwaltung du 23 février 1889 page 69 à 72, du 2 mars 1889 page 86 et 87 et du 18 janvier 1890 page 23 et 24.

Lien externe

Lien interne

Bibliographie

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