Loading...

Adresse:Foyer de l’Etudiant Catholique (Strasbourg)

De Archi-Wiki

17 place Saint Etienne

Image principale







Chargement de la carte...

Date de démolition 1553
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)

Date de construction 1598
Structure Hôtel particulier
Courant architectural Renaissance

Date de transformation environ 1862
Architecte Eugène Petiti

Date de démolition partielle 1897

Date d'extension 1897 à 1898
Architecte Richard Kuder
Joseph Müller
Agence d'architecture Kuder et Müller
Structure Bâtiments publics
Courant architectural Néo-Renaissance

Date de rénovation 1899
Peintre Léo Schnug
Structure Restaurant
Courant architectural Néo-renaissance

Classement Monument Historique 10/11/1927
Consultez les 4 actualités de l'adresse


Ancien hôtel de Boecklinsau1

Date 1598



A l'emplacement actuel de l'hôtel s'élevait initialement une antique chapelle de la Sainte Croix fondée en 845, démolie en 1553 et qui donna son nom à la rue voisine. Les matériaux provenant de la démolition furent employés à la construction de la porte des Juifs. Le vaste enclos attenant a appartenu à divers familles nobles, entre autres aux Berstett (1587), aux Zuckmantel (1595) aux Boecklin de Boecklinsau.

Nommé Stettmeister 2en 1595, Jean-Philippe Boecklin se fait construire un hôtel trois ans plus tard : l'hôtel de Boecklinsau (1598), qu'il occupe jusqu'en 1613. Le commanditaire est cependant Philippe Thierry Boecklin, qui a épousé en 1593 Anne Marie Zuckmantel de Brumath, et non Jean Philippe Boecklin3.

Au siècle suivant, l'hôtel devient propriété des Wurmser de Vendenheim (1673) puis des Wangen de Géroldseck (1681).

De 1685 à 1789 il est le siège du Directoire de la noblesse de Basse-Alsace, établi d'abord à Niedernai (1681). Après avoir connu des affectations variées depuis sa vente comme bien national, la maison Beaurepaire (1794) selon le nom que lui donna la Révolution, renferma le Café Saint Etienne, puis entre 1910 et 1921, le restaurant Zum Ritter. En 1921, la maison est dévolue à la Société Saint-Vincent de Paul. Trois ans plus tard, elle devient propriété des Frères de Matzenheim.

Frère Médard y ouvre en 1925 le Foyer de l’Etudiant Catholique (F.E.C.), son affectation actuelle.

Modification de la façade

Date XIXe siècle
Architecte Eugène Petiti


Sur les dessins préparatoires au plan-relief de 1830, on peut constater qu'à cette date des lucarnes ont déjà remplacé les toitures aiguës des oriels et qu'un balcon a déjà pris place au-dessus de la porte médiane4.

En outre, l'architecte Eugène Petiti, propriétaire du bâtiment, fait modifier des baies de la façade vers 18623.

C'est probablement dans la 2e moitié du XIXe siècle que les lucarnes réalisées avant 1830 au-dessus des oriels ont été remplacées par des pignons de style néo-Renaissance inspirés du pignon central. Il est en effet difficile d'admettre qu'elles puissent remonter au début du XIXe siècle.

Réalisation d'une nouvelle fresque

Date 1899
Peintre Léo Schnug



Léo Schnug est connu pour avoir réalisé une nouvelle fresque sur la façade en 1899, commandité par M. Schubert, propriétaire de l'estimanet-restaurant Zum Ritter ("au Chevalier")5. Schnug a également réalisé le décor de plusieurs autres restaurants à Strasbourg, à la suite de ce chantier, l'auberge le Lion d'Or à Bischheim (1899) ou encore l'ancienne brasserie Löwenbräu (1906).

La façade de l'immeuble était décorée de peintures d'ornements, découvert en 1862 sous une épaisse couche de badigeon. Ces peintures ont été attribuées à un maître du XVIIe siècle6. Schnug a-t-il totalement inventé son décor de style maniériste ? Selon Anne Vuillemard-Jenn, historienne de l'art, spécialiste des peintures ornementales, le mélange des styles ne correspond pas au XVIIe siècle, il s'agirait donc d'un décor libre inventé par Schnug7.

Construction d'une salle des fêtes

Date 1897 à 1898
Architecte Richard Kuder
Joseph Müller
Agence d'architecture Kuder et Müller


Bâtiment dans la cour abritant une salle des fêtes et un atelier de photographie, édifié dans le style néo-Renaissance par les architectes Kuder & Muller entre 1897 et 1898 à l'emplacement d'un bâtiment démoli pour réaliser le projet3. Le commanditaire est l'Association militaire (Kriegerverein)3.

Monument historique8

Classement parmi les Monuments historiques le 10/11/1927 J.O. du 16/02/1930

Ancien hôtel des Boecklin de Boecklinsau, puis du directoire de la noblesse de Basse-Alsace.

Vues anciennes (vers 1920)

Restauration de 1986-1987

Date 1986/87


En 1986-1987, le bâtiment fait l'objet d'une restauration d'ampleur. Un grand nombre de pierres abîmées sont remplacées, les "restaurations" antérieures en ciment imitant la pierre sont corrigées. Surtout, les baies retrouvent leurs dimentions d'origine (au 2e étage) ainsi que leur croisillons, dont les traces subsistaient sur les jambages et les linteaux9,10. Les pignons couronnant les oriels sont toutefois conservés afin d'éviter la perte de surface habitable.

Description extérieure

La façade principale comporte onze travées dynamisées par deux oriels latéraux de plan rectangulaire. « Leur culot à ressauts conjugue godrons, denticules et motifs de ferronnerie avec masque et putto »11. Un grand pignon à deux niveaux surmonte les trois travées médianes et est flanqué de volutes ornées et amorti par d’élégants petits obélisques. Au-dessus du portail est installé un balcon ; selon un article du catalogue de l'exposition 1560-1600 Le renouveau des Arts, il était surmonté à l'origine "par les armes des Böcklin, entouré d'un décor sculpté abondant"12. Ce décor est visible sur la vue de l'hôtel en 1598.

Dans la cour, une tourelle d’escalier polygonale dessert les étages. Le garde-corps de l’escalier en vis s’enroule autour de colonnettes ioniques élancées.

Vues récentes

Description intérieure

L'hôtel dispose d'une très belle salle au 1er étage, la salle Léon-XIII, qui occupe près des trois-quarts de la superficie. En 1862, on avait découvert sous un badigeon de la grande salle de café une ornementation due à un artiste de mérite du XVIIe siècle. Elle est exceptionnelle par son plafond à caissons de gypse où des panneaux géométriques de formes variées déclinent le répertoire décoratif de la Renaissance : chutes de fruits, ferronneries, cuirs découpés et grotesques peuplés de putti, de masques...

Voir plus d'images de la salle Léon-XIII


Vues prises depuis cette adresse

Références

  1. Dictionnaire_des_Monuments_Historiques_d'Alsace_(Livre), pages 571-572
  2. il représente la noblesse au gouvernement de la cité
  3. a b c et d Maisons de Strasbourg (site internet) - Jean-Michel Wendling, Maisons de Strasbourg, 17, place Saint-Etienne [archive] , consulté le 15/03/2025
  4. Information communiquée par Jean-Michel Wendling (voir commentaire ci-dessous).
  5. Léo_Schnug_-_Un_artiste_de_légende,_de_la_Neustadt_au_Haut-Koenigsbourg, Julien et Walter Kiwior, 2018, page 49
  6. https://www.fec-strasbourg.org/un-batiment-charge-dhistoitre/ [archive] consulté le 19/01/2024
  7. Correspondance par mail, réponse d'Anne Vuillemard-Jenn, le 22/03/2025
  8. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00085053 [archive] consulté le 05/02/2024
  9. GAYMARD (Daniel), "Chronique des chantiers Monuments historiques d'Alsace au cours de l'année 1987", Cahiers alsaciens d'art, d'archéologie et d'histoire, t. XXX, 1987, p. 244.
  10. Dictionnaire_des_Monuments_Historiques_d'Alsace_(Livre) - page 572
  11. Dictionnaire_des_Monuments_Historiques_d'Alsace_(Livre) - page 571
  12. Catalogue de l'Exposition Strasbourg 1560-1600, "Le renouveau des Arts", 2024, page 86, Musée de l'Oeuvre Notre Dame


Bibliographie

Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870 (Livre), page 649

  • L'Alsace Noble suivie de Le livre d'or du Patriciat de Strasbourg par Ernest Lehr 1870 qui mentionne le nom de Jean-Philippe Boecklin (page 101)

Liens externes