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Adresse:8 rue de la Toussaint (Strasbourg)

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8 rue de la Toussaint

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Date de construction date inconnue
Structure Immeuble

Date de construction date inconnue
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Construction


Il ne s’agit pas du peintre J. Henri CLAISE , mais de Jean Henri CLESS, peintre, élève de David, ami de la famille WEILER, notamment des parents de Jean-Baptiste WEYLER (1747-1791), également peintre miniaturiste en émail , peintre du Roi et académicien, mon cousin. C’est après la mort des deux frères EDELMANN, apparentés à notre famille, tous deux guillotinés à la barrière du trône en 1794 que cette maison fut occupée par Jean Henri CLESS qui fit un magnifique portrait en huile de mon arrière grand oncle, portrait se strouvant au cabinet des estampe de strasbourg.

C’est par Marie Elisabeth WEILER, (Fille d’Abraham (1722-1814) et de Marie-Madeleine LEICHT) que nous sommes rattachés aux EDELMANN

Née le 21 mars 1757 à Strasbourg, Saint-Nicolas (Acte 21, B 1755-1766 Saint-Nicolas).

Elle épouse Geoffroi Louis EDELMANN (24 janvier 1753-17 juillet 1794), facteur d’orgues, le 2 février 1779 en l’église de Saint-Guillaume.

Geoffroi Louis Edelmann était frère de Jean- Frédéric Edelmann (5 mai 1749 - 17 juillet 1794).

Tous deux étaient fils de Gaspard Samuel EDELMANN, menuisier et plus tard facteur de clavecins (1), originaire de Quedlinburg en Prusse, ayant établi son atelier au n° (7) 8 rue de la Toussaint à Strasbourg.

Gaspard Samuel épouse Marie Salomé Stoerr, ils ont deux fils :

Jean- Frédéric (5 mai 1749 - 17 juillet 1794 ), et Geoffroy - Louis ( 21 ou 24 janvier 1753 -17 juillet 1794 ); Jean-Frédéric, en 1764, introduit on ne sait comment à l'Université, suit les cours de Droit à la prestigieuse Faculté Protestante de la ville; il y fait la connaissance de Frédéric de Dietrich, futur maire de Strasbourg, avec lequel il restera très lié toute sa vie, il obtient son diplôme de fin d'études en 1771 puis se tourne vers la musique qu'il a déjà probablement étudié entre temps. Geoffroy-Louis, quant à lui, succède à son père comme facteur de clavecins et d'orgues, perpétue l'atelier du n° 8 (la domiciliation est encore attestée en 1790 ) et épouse Marie Elisabeth Weiler le 2 février 1779.

Séparée de corps le 23 septembre 1783, elle divorce le 17 mars 1793 à Strasbourg, à l’âge de 35 ans, demeurant quartier des Bouchers n°10.

Décédée le 4 novembre 1838 à Strasbourg, âgée de 81 ans, 7 mois, 14 jours, veuve de Geoffroi Louis EDELMANN, facteur de pianos, puis de Joseph MILTENBERGER, rentier, dans la maison 55 rue des grandes Arcades à Strasbourg.

Commençons par l'aîné de la famille : Jean Frédéric (Johann Friedrich) EDELMANN. Il suit sa scolarité au lycée de Strasbourg, avec son ami et protecteur Philippe Frédéric de DIETRICH, futur maire de Strasbourg. Ils étudient ensemble le droit à l'Université de Strasbourg.

Il gagne Paris vers 1774, où il se fait connaître comme compositeur, claveciniste et professeur de musique. Il habite rue de la Feuillade puis déménage au 27 rue du Temple. Ses compositions plaisent et sa célébrité dépasse les frontières. Ainsi en 1777, MOZART écrit : "J'ai joué des fantaisies et de jolies pièces d'un certain EDELMANN". Vers 1778, la vie musicale d'EDELMANN connaît un tournant. Le célèbre musicien GLÜCK, devant quitter Paris pour Vienne lui confie son élève Etienne MEHUL. Il lui enseignera la maîtrise du clavecin et la composition. Un autre élève de J.F EDELMANN, Louis ADAM, deviendra un professeur réputé au conservatoire National de Paris.

Il compose entre 1775 et 1786, 6 sonates pour clavier, 4 opéras, des symphonies et des concertos pour pianoforte et cordes.

Il retourne à Strasbourg en 1789, où il devient administrateur du Bas Rhin, alors que P.F. DIETRICH est élu maire de Strasbourg en 1790. A la demande du maire J. F. EDELMANN compose un hymne pour la fête de la Fédération en 1790 qui fut à Strasbourg un succès populaire.

DIETRICH et EDELMANN, ainsi que son frère Louis sont membres des amis de la constitution. Les frères EDELMANN adhéraient complètement aux idées révolutionnaires de liberté et égalité.

C'est dans le salon de DIETRICH au printemps 1792, qu'est créé le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin" (Dédié au maréchal LUCKNER) par ROUGET de LISLE et qui deviendra la Marseillaise. On ne connaît pas l'auteur de la musique, mais J.F. EDELMANN pourrait en être l'auteur. (Sylvie Pécot-Douatte : "A la recherche d'Edelmann, le musicien guillotiné", Ed. L'Harmattan, collection Univers musical, 2003).

Mais revenons au frère, organiste et facteur de pianoforte, Geoffroy Louis Edelmann. Il avait épousé le 2 février 1778 à Strasbourg Marie Elisabeth WEILER (1759-1838), fille d'un marchand boucher de Strasbourg, Abraham WEILER. Visiblement le couple ne s'entendait pas puisqu'ils vivaient séparés dés 1783. D'ailleurs G.L. EDELMANN avait eu une fille, Sophie EDELMANN née le 19 avril 1791 à Strasbourg dont la mère était Marie Anne HELLFRICH, une jeune allemande, dont il eu un deuxième enfant, Jonathan EDELMANN né le 6 octobre 1793 à Strasbourg.

Quelques mois auparavant, le 17 mars 1793, Marie Elisabeth WEILER et Geoffroy Louis EDELMANN divorcent à la demande de l'épouse. Il semble que G.L. EDELMANN n'a pas épousé Marie Anne HELLFRICH, puisqu'au décès de Marie Elisabeth WEILER à 79 ans, le 4 novembre 1838, remariée à Joseph MILTENBERGER, elle est déclarée "Veuve EDELMANN" et cela malgré le divorce.

Quant à J.F. EDELMANN il avait épousé, à 44 ans, le 18 juin 1793 à Strasbourg, Claudine Marcelline CAIRE, 27 ans fille de Marcellin CAIRE, négociant à Strasbourg.

Les frères Edelmann avaient une soeur, Marguerite Salomé EDELMANN, née vers 1748 et qui avait épousé Joseph SCHUMANN. Elle avait publiée en 1787 une sonate pour clavecin.

Après l'arrestation du Roi à Varennes le 21 juin 1791, les EDELMANN sont partisans de la république (Jacobins), tandis que DIETRICH est favorable à une monarchie constitutionnelle (Feuillant).

Le 22 septembre 1792, la royauté est abolie et la république est proclamée. DIETRICH opposé à la république est arrêté, jugé, et acquitté à Besançon, mais conduit à Paris, il est exécuté le 27 décembre 1793.

J.F. EDELMANN devenu en 1792, président du club des Jacobins de Strasbourg, est bientôt débordé et mis en accusation par les éléments Jacobins extrémistes de Strasbourg et de Paris. Considérés comme suspects, les deux EDELMANN sont arrêtés comme espions, relachés pendant quelques jours, puis envoyés à la Conciergerie de Paris. Aprés un procés sommaire signé FOUQUIER TINVILLE, ils sont condamnés à mort.

Les deux frères sont guillotinés à la barrière du Trône le 17 juillet 1794, 7 mois après DIETRICH et 8 jours avant la chute de ROBESPIERRE. Dans le même convoi de condamnés, il y avait les 16 carmélites de Compiégne, tous inhumés dans les fosses communes du cimetière de Picpus.

Information 1


Prévôté générale de la maréchaussée 1789.

J.- Henri Claise, peintre 1795.

Godefroi - Louis Edelmann facteur de pianos à deux pédales 1791;1792.

Une ancienne maison prébendiale strasbourgeoise: celle du " Cénacle ".2

Construction


Derrière ce portail, l'ancienne maison d'une famille de musiciens, et facteurs de pianos et clavecins: la famille Edelmann.

Dans un livre paru en 2001, Sylvie Picot-Douatte, musicologue et claveciniste raconte ses recherches aux Archives à Paris et à Strasbourg pour reconstituer l'histoire de Jean Frédéric Edelmann, ( 1749 - 1794 ) musicien strasbourgeois, importante figure de la révolution à Strasbourg.

"A la recherche d'Edelmann, le musicien guillotiné", Éd. L'Harmattan, collection Univers musical, 2001.

Sylvie Pécot-Douatte.

La rue de la Toussaint est mentionnée page 62.

Maître Caspar Samuel Edelmann, menuisier et père de Louis et Jean Frédéric est cité dans l'extrait de naissance et de baptème page 63.

Les recherches de Sylvie Picot-Douatte permettent de penser que Jean-Frédéric Edelmann pourrait être, en réalité, le compositeur de la musique de la Marseillaise.3

http://www.sylvie-pecot.fr/page31.html [archive]

Plan de situation en 1852

Date 1852



Références

  1. Seyboth Das Alte Strassburg (Livre)
  2. Annuaire de la société des amis du vieux Strasbourg 1982
  3. Extraits de la conférence de Monique Pécot du 1er août 2006, inspirée du livre de Sylvie Pécot-Douatte.