Edito:Éloge de la Contribution

29/07/2015

La Nature

La nature est généreuse, elle donne à tous sans rapport d'argent et quelque soit sa condition. Sur notre petite planète, le soleil, notre étoile, règle nos vies. L'Univers est infiniment grand, pourtant nous savons bien peu de choses sur notre système solaire. L'aventure spatiale se poursuit à une échelle beaucoup plus importante que notre propre espérance de vie.

Sur terre, en tant qu'être humain nous sommes le résultat de millions d'années d'évolution. Nos cellules constituent un modèle complexe à la base de nos organes et de la vie.

Sans cette organisation cellulaire je ne pourrais pas vous écrire et vous ne pourriez pas me lire. Les cellules communiquent entre elles, les êtres vivants sont de véritables usines chimiques.

La contemplation est gratuite et accessible à tous. Comment ne pas s'émerveiller lors d'un lever ou coucher du soleil ? Se reposer au bord d'un lac et contempler la surface de l'eau ou au contraire se réjouir au bord d'un torrent et écouter le bruissement de l'eau. Le sourire d'un enfant, d'une mère, d'un ami, d'un collègue, d'un vieillard, tout ces plaisirs sont gratuits et peuvent se réaliser chaque jour, chaque heure pour qui sait attendre et observer.

Nous naissons sur terre en héritant de l'histoire et du patrimoine laissés par nos ancêtres. Ainsi découvrons-nous nos villes, leurs monuments, leurs bâtiments avec un regard qui s'affine et change au grè de notre éducation et de nos connaissances.

Longtemps le savoir était réservé aux plus riches ou aux castes privilégiées. De nos jours l'évolution technologique et Internet permettent que l'accès à la connaissance soit accessible à tous gratuitement.

Pour favoriser l'émergence d'un contenu librement accessible il faut faciliter la création de bien commun.

Le bien commun

Internet, grâce à de multiples outils permet la création de bien commun, c'est à dire de biens qui appartiennent à tous et soient librement réutilisables, comme Wikipédia la célèbre encyclopédie.

D'autres domaines sont engagés dans la voie du bien commun, comme la cartographie avec l'outil collaboratif Open Street Maps (OSM), Archi-Wiki pour le recensement des bâtiments, ou le site de vulgarisation scientifique Shakepeers.

La création de biens communs n'est possible et efficace sur Internet que si nous collaborons ensemble. Le bien commun est un capital pour notre avenir, pour nos enfants et les générations futures. C'est quelque chose de gratuit comme tout ce qui nous est offert par la nature.

Au moyen-âge les bâtisseurs de Cathédrales avaient cette vision d'avenir. On construisait tout en sachant que l'oeuvre ne serait terminée que dans plusieurs générations.

Un site collaboratif n'est jamais terminé, le contenu peut être mis à jour à l'infini, à l'image de la vie qui est un éternel recommencement.

A l'heure où de nombreuses personnes cherchent à donner un sens à leur vie, où les valeurs travail et réussite matérielle sont remises en cause, le bien commun donne de nouvelles opportunités et un sens à l'avenir.

Participer au bien commun c'est construire quelque chose ensemble, c'est accepter nos différences et devenir plus tolérant.

Pour être crédible, le bien commun ainsi rassemblé doit s'appuyer sur des sources déjà publiées comme des livres, conférences ou des sites internet fiables. C'est la multiplicité des sources qui assure la crédibilité et l'intérêt d'un site collaboratif. Un site collaboratif constitué de bien commun n'est pas une fin en soi, il doit permettre de faciliter la création d'ouvrages, articles, mémoires...

L'avenir, éloge de la contribution

L'éloge de la contribution, ce n'est pas une idéologie, ni une doctrine, c'est une façon de désintoxiquer l'excès de matérialisme qui pollue notre environnement. Nos habitudes de vie, notre consommation sont néfastes à la nature.

Personne n'ignore que si nous vivions tous comme des Français, Américains ou des habitants des Émirats il faudrait respectivement 2½, 4 ou 5 planètes comme la nôtre pour avoir les ressources naturelles suffisantes pour ses dispendieux habitants. La fonte des glaciers, le réchauffement climatique, la perte de la diversité, doivent nous imposer un changement dans nos mentalités.

Contribuer c'est faire preuve de citoyenneté, c'est faire plaisir à d'autres que l'on ne connaît pas (des étudiants, d'autres citoyens, des touristes, mais aussi des chercheurs). La vie est un équilibre entre beaucoup de choses, la famille, les amis, le travail, la culture, les loisirs...

La contribution s'inscrit dans notre environnement, elle ne remet pas en cause nos vies. Chacun est libre de contribuer quelques minutes toutes les semaines ou davantage selon son temps, son envie et ses motivations. Ce qui est important c'est d'enlever un peu cette part d'individualisme que nous avons en chacun de nous pour construire un monde qui sera meilleur demain. Contribuer c'est quelque chose de profondément optimiste car le bien commun augmente jour après jour et aide davantage de gens chaque jour. C'est un projet commun, une façon de voir l'avenir ensemble.

Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, la croissance infinie n'existe pas. En vivant avec davantage de frugalité ou en travaillant moins, on donne du temps pour les autres tout en diminuant son empreinte écologique.

Le partage des connaissances donne un sens à notre avenir, moins égoïste, plus respectueux pour l' humanité.

Fabien Romary

Président d'Archi-Strasbourg

Questions courantes (FAQ) :

Merci d'avoir lu cet éloge à la contribution, pour être le plus concret possible nous répondrons avec plaisir à vos questions. Voici ci-dessous les réponses aux questions ou objections les plus courantes.

1) Je ne travaille pas (recherche d'emploi) dois-je contribuer ?

Oui et cent fois oui ! Ce n'est pas parce que vous ne travaillez pas que vous ne devez pas être acteur, citoyen, bien au contraire. Tout le monde peut contribuer, c'est à dire donner de son temps pour le bien commun et construire l'avenir. Si vous ne pouvez pas contribuer lorsque vous êtes en recherche d'emploi, quand pourrez-vous le faire lorsque vous travaillerez ?

Contribuer lors de sa recherche d'emploi c'est s'ouvrir à d'autres cultures, être curieux et se créer pourquoi pas des opportunités.

2) Je travaille beaucoup et n'ai pas le temps de contribuer

Nous sommes tous très occupés. Que l'on soit chef d'entreprise, étudiant, cadre, employé, mère de famille nous avons tous un agenda surchargé ; les weekend sont courts et les soirées consacrées à ce qui n'a pas été possible de faire en journée ou au contraire à ne rien faire pour se reposer.

Pourtant nos modes de vies anxiogènes devraient nous inviter à prendre le temps de la réflexion et à nous consacrer à ce qui est vraiment important. Nous devrions tous être rentrés du travail avant le coucher de nos jeunes enfants.

La société passe la majorité de son temps à fabriquer ou promouvoir des produits non pas pour être utiles mais pour nous faire consommer, ce qui engendre inutilement de la pollution. C'est le modèle de notre société de consommation. Quantité plutôt que qualité.

Pour désintoxiquer nos modes de vie, nous proposons de revenir à l'essentiel et aux valeurs humaines. Même celui qui est débordé peut trouver quelques minutes dans sa semaine pour contribuer à un projet collaboratif. C'est une façon de remettre les choses à leur place : faire un don sans contrepartie, pour faire plaisir à d'autres. Ce don peut aussi être vu comme un échange, car nous utilisons tous, parfois sans s'en rendre compte, des sites collaboratifs mis à jour par des citoyens.

Plus prosaïquement, pour tous les « débordés » qui ne trouvent pas le temps, vous pouvez aussi faire un don aux associations qui contribuent au bien commun, c'est déductible des impôts ;-)

3) Je paye des impôts donc je n'ai pas besoin de contribuer puisque je donne déjà ma part à la société

Tout le monde paye des impôts directs ou indirects. Si les impôts résolvaient tous les problèmes sur Terre cela se saurait. Malheureusement les impôts sont insuffisants. La création de bien commun est une initiative citoyenne qui peut être facilitée par l'Etat ou les collectivités (subvention, open-data, mise à disposition de locaux...).

Contribuer c'est faire une action citoyenne sans en attendre un service en retour. C'est la confiance dans le modèle contributif qui fait qu'au final le contributeur s'y retrouve, car il apprend lui-même en contribuant ou en cherchant sur d'autres sites collaboratifs.

4) Je ne suis pas professeur et n'ai pas de savoir particulier à transmettre je ne peux donc pas contribuer.

Il n'y a pas besoin d'être professeur pour contribuer. Wikipédia est mis à jour dans sa grande majorité par des non-spécialistes, pourtant beaucoup de pages sont considérées comme fiables.

Encore une fois un site collaboratif n'a pas pour ambition de devenir une référence ultime, il n'est pas une fin en soi. Le site synthétise les sources pour permettre d'en créer de nouvelles. Il est un pont entre le savoir existant (ouvrage, site internet de qualité, conférence...) et les internautes en recherche d'informations sur un sujet donné.

Tout le monde sait quelque chose dans des domaines plus ou moins spécialisés. Un jardinier possède probablement des ouvrages sur les plantes et peut renseigner des articles dans sa spécialité. Il ne suffit pas de savoir, il faut indiquer ses sources. Une source peut être de citer une personnalité dont le savoir est reconnu, pas nécessairement un ouvrage. Un étudiant peut donc également contribuer.