Adresse:Eglise protestante (Wolfisheim)
rue de l' Eglise (Wolfisheim)
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Date de construction | 1492 |
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Structure | Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée) |
Date de transformation | 1572 |
Date de construction | 1669 |
Structure | Statue/sculpture/oeuvre d'art |
Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques | 21/4/1934 |
Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques | 17/11/2010 |
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Eglise protestante1
Date | 1492 |
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L’église de Wolfisheim est un petit sanctuaire qui a été plusieurs fois remanié entre le Moyen Age et le XVIIIe siècle.
Elle est aujourd’hui consacrée au seul culte protestant, mais il n’en a pas toujours été de même. Lorsque Strasbourg a adhéré au courant réformateur de Luther, la réforme a également touché la population des villages environnants. Mais l’introduction définitive du protestantisme n’eut cependant lieu qu’en 1570, avec le retour du village au comté de Hanau-Lichtenberg. Par la suite, lorsque Louis XIV imposa le principe du simultaneum2, une partie de l’église fut à nouveau dévolue aux Catholiques, à savoir le chœur, jusqu’à la construction d’un nouveau lieu de culte par les Catholiques, vers 1961.
Sur le plan architectural, l’église a conservé son caractère rural, et est constituée de trois éléments :
- la tour-porche à trois niveaux, couverte en bâtière et percée de meurtrières. C’est le dernier témoin de la fonction défensive de l’édifice. Son troisième niveau est percé de baies géminées séparées par des colonnettes en grès jaune.
Ce niveau constitue la chambre des cloches. On y trouve la plus ancienne cloche de Wolfisheim (1723), coulée par le fondeur strasbourgeois Mathieu Edel (1684-1757). Une inscription donne le nom des commanditaires, parmi lesquels on trouve le pasteur Johann Strass, dont le fils Georg Friedrich, né à Wolfisheim, s’est illustré par l’invention des pierreries artificielles du même nom !
- Un portail cintré, au-dessus duquel est gravée, sur une table en grès, la date de 1492, donne sur le deuxième élément de l’église, qui est la nef, qui date de 1572.
- Celle-ci se prolonge d’un chœur-sacristie qui a conservé une armoire eucharistique antérieure à la Réforme, ainsi que deux vitraux de 1871, représentant les apôtres Pierre et Paul, hérités de la paroisse catholique, et dont l’auteur est le maître verrier Gustave Bourgeois. A noter que c'est cette partie du sanctuaire qui était dévolue aux Catholiques d'environ 1693 à 1962, selon le principe du simultaneum, évoqué ci-dessus.
On signalera encore que le cimetière voisin renferme des tombes anciennes, et en particulier une dalle funéraire datée de 1669, qui fera l’objet d’une notice indépendante.
Dalle funéraire de Maria Sybilla Kircher
Date | 1669 |
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A l’extérieur de l’église est encastrée une belle pierre tombale sculptée à armoiries, datée de 1669, dans le style prébaroque de l’époque.
Cette dalle rectangulaire en grès taillé a sans doute été déplacée du cimetière et encastrée à l’extérieur de l’église. On y trouve représentés des fruits, des angelots et une épitaphe gravée en allemand, malheureusement en partie illisible en raison de l’érosion due au temps qui passe…
Il y a en réalité deux textes. Le premier texte, encadrant la dalle, donne la date et l’heure du décès, ainsi que le nom et l’âge de la défunte, dont voici un essai de transcription « Anno 1669 den 2 Marty Abend umb 11 Uhr starb die Weiland edle viel ehr tugendreiche (…)rcherin des Edlen Herrn (…) an Ampt Verweses alhiege Gewesene Hausfraw sel. ihres alters 48 Jahr. », et un essai de traduction : « L’an 1669, le 2 mars à 23 heures est décédée à l’âge de 48 ans l’honorable et vertueuse épouse de l’honorable administrateur du bailliage ».
Le champ supérieur de la pierre tombale déploie des armoiries dans un cadre végétal. Au-dessus de l’écu sculpté d’une église, un casque porte en cimier un pélican s’ouvrant la poitrine pour nourrir ses petits. La première inscription évoquée ci-dessous forme le pourtour de la dalle.
Dans la partie inférieure du monument on trouve un texte extrait du psaume 73 de la Bible, gravé dans un cartouche qu’entoure un beau décor de cartilage. Voici un essai de transcription de ce texte : « Herr wen ich nur dich habe so frage ich nichts nach Himmel und Erden wen Wir gleich Leib und Seel verschmacht so bist du doch Gott alle Zeit meines Hertzens trost undt mein Theil ". Il s’agit des versets 25 et 26, dont voici la traduction par les membres du rabbinat français (Librairie Colbo, Paris, 1966) : « 25- Qui donc aurais-je toi [archive] au ciel ? A côté de toi, je ne désire rien sur terre. 26- Ma chair peut se dissoudre ainsi que mon cœur. Dieu sera à jamais le rocher de mon cœur et mon partage ».
On proposera pour finir d’identifier la défunte, ce à quoi toutes les sources consultées ont, à notre connaissance, renoncé, en raison des lacunes du texte funéraire. Pour cela il a pourtant suffi de consulter l’acte de décès dans les registres de Wolfisheim. Mais il faut reconnaître que le simple fait que le registre en question existe et n’ait pas été détruit ni perdu est déjà en soi une chance.
La défunte était donc Maria Sybilla Kircher née Merklin, fille et petite fille de pasteurs luthériens. Elle avait épousé en secondes noces Johann Georg Kircher, receveur du bailliage à Wolfisheim. Lors de son décès, Maria Sybilla avait eu avec son mari 7 enfants, dont aucun n’était encore marié.
Une petite recherche généalogique [archive] a permis de constater que l’aînée Anna Maria a très rapidement épousé ensuite Johann Heinrich Müller, un sculpteur originaire de Breslau (aujourd’hui, en Pologne). Et très peu de temps après, sa cadette Maria Veronica en a fait autant en épousant Balthasar Drion, artiste-peintre de la Cour ducale de Deux-Ponts-Birkenfeld, à Bischwiller, qui était originaire d'Anvers...
En guise de conclusion, on constatera que ces quelques renseignements montrent qu’un tel monument ne doit rien au hasard et qu’il est toujours le témoin et le reflet d'une société. Mais il est vrai que cela a été une chance de pouvoir, grâce à des circonstances favorables, en faire émerger et partager quelques échos.
Sources :
- Dictionnaire des monuments historiques, éd. La Nuée Bleue, Strasbourg, 1995, page 654.
- Le patrimoine des communes du Bas-Rhin, , éd. Flohic, 1999, page 862.
- Notice de l’Inventaire général du patrimoine [archive] culturel, consulté le 09/11/2016
- Encyclopédie de l’Alsace, page 7805
Monument Historique3
Date | 21/4/1934 |
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Monument funéraire de 1669: inscription du 21/4/1934
Eglise en totalité, sur son assiette historique contenant le cimetière et délimitée par un mur, inscrit également : inscription par arrêté du 17 novembre 2010
Références
- ↑ Patrimoine du Bas-Rhin (Livre)
- ↑ Article de Wikipedia sur le simultaneum : https://fr.wikipedia.org/wiki/Simultaneum [archive], consulté le 25/08/2019
- ↑ Notice Mérimée n°PA00085265 [archive], consulté le 5/10/2019
Sources
- Protestants d’Alsace et de Moselle, éd. Oberlin / SAEP, 2006, sous la direction d’Antoine Pfeiffer, page 156.
- Le Patrimoine des communes du Bas-Rhin, éd. Flohic, 1999, page 862.
- Site sur l’église protestante de Wolfisheim [archive], consulté le 06/11/2016