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Adresse:Ancien hôtel Waldner de Freundstein dit hôtel de Dartein (Strasbourg)

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17-19 rue des Charpentiers

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Date de construction 1762
Architecte Samuel Werner
Structure Hôtel particulier
Courant architectural Régence
Rococo
Néoclassique

Classement Monument Historique 21/12/1927
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Ancien hôtel Waldner de Freundstein dit hôtel de Dartein1

Date 1762
Architecte Samuel Werner



Canton V, au nord se trouve l'ancien Fossé des Tanneurs (comblé en 1819), longeant l'actuel place Broglie. L'hôtel se situe, sur la droite, parcelle n°82

Hôtel particulier dont l'élévation principale adopte un parti original "en demi-lune", comprenant un arrière-corps central aux angles incurvés, qui peut rappeler celui de l'hospice de Mâcon, construit sur les plans de Soufflot (1752-1761)2. Cette disposition permet, dans le contexte d'un rue étroite, de valoriser la haute façade, en donnant plus de recul à l'observateur, tout en facilitant l'accès à la porte cochère (comme c'est le cas dans certains hôtels particuliers comme le palais des Rohan).

L'emplacement de l'édifice fut occupé du XV° au XVIII° siècle par l’une des familles nobles les plus anciennes du pays, les Boecklin de Boecklinsau. En 1761, la demeure devient la propriété du comte Christian Waldner de Freundstein, qui la fait reconstruire par l’architecte de la ville Samuel Werner. Vers 1776, la princesse Christine de Saxe, abbesse de Remiremont et tante de Louis XVI, rachète le bâtiment qui communiquait avec le 27, rue des Juifs3. A noter qu'Adolphe Seyboth indique sans doute par erreur dans deux ouvrages que la princesse a fait reconstruire le bâtiment en 17794,5.

La famille de Dartein habitait dans cette demeure au XIXe siècle, d'où le nom d'hôtel de Dartein3.

A partir de 1824, les bureaux de la poste aux lettres occupaient le rez-de-chaussée3.

Une façade de transition...

Cette façade marque une transition: "sur un fond de style Régence, Werner n'hésite pas à y ajouter un motif de style rococo (les agrafes) tout en préfigurant le néo-classicisme avec la frise entre le 1er et 2e étage"6.

Un deuxième portail était-il prévu ? L'encadrement du portail de droite est répété à gauche mais n'abrite qu'une fenêtre, entourée d'un remplissage de pierres de taille. Un procédé comparable est visible sur la façade de l'hospice de Mâcon.

A l'étage noble, fenêtres avec linteaux en segments d'arc. La fenêtre centrale est soulignée d'une frise sculptée et moulurée.

La frise située entre le premier et le deuxième étage témoigne, à l'instar de celle de l'hôtel du gouverneur militaire, de la diffusion du "goût à la grecque" à Strasbourg.

Deux agrafes rocailles sont présentes sous la corniche du toit, et au niveau de la travée centrale sous le bandeau séparant le rez-de-chaussée du premier étage.

Un fronton aux lignes courbes surmontait probablement la partie centrale de la façade, puisqu'il est représenté sur une élévation originale de la façade présente dans le "recueil Werner-Boudhors" (conservé au Cabinet des Estampes)3,7. Il a probablement été détruit par la suite, peut-être à la Révolution3, à moins qu'il n'ait jamais été réalisé.

Chant de guerre de l'armée du Rhin devenu La Marseillaise : un lieu controversé

Date 26/04/1792


Le militaire-poète-musicien Rouget de Lisle est l'auteur du Chant de guerre de l'armée du Rhin, devenu l'hymne national La Marseillaise.

Selon l'historien Claude Betzinger, à cette époque le maire Philippe-Frédéric de Dietrich habite cet hôtel avec sa famille, sa femme et ses deux fils, depuis 1790. L'hôtel appartient à M. Weittersheim, qui le loue à M. de Flachslanden. Le maire est donc, si nous comprenons bien les recherches de l'historien Claude Betzinger, sous-locataire de M. de Flachslanden8,9.

Le chant aurait été composé au domicile de Rouget de Lisle, 126 Grand'Rue (actuel 81 Grand'Rue)10 dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 et entonné pour la première fois au 17 rue des Charpentiers au soir du 26 avril, dans le salon du Maire de Dietrich8,11.

Génèse de la Marseillaise : un lieu controversé

Selon de nombreuses sources historiques, une tradition de deux siècles veut que c'est dans un salon de l'hôtel du père de Jean de Dietrich, 4 place Broglie, qu'aurait été chanté pour la première fois le chant de guerre dédié à l'armée du Rhin, devenu La Marseillaise, composé par Rouget de Lisle12.

Cette tradition historique a été bouleversée en 2006, suite à des recherches effectuées par l'historien Claude Bentzinger, publiées dans l'Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg13. Cependant, le lieu véritable ne fait pas consensus parmi la communauté scientifique14.

Selon l'historien Claude Betzinger, élu maire de Strasbourg en 1790, Philippe-Frédéric de Dietrich, n'ayant pas de logement de fonction, l'ancien hôtel du prêteur royal ne lui étant pas attribué, il cherchera à se loger dans le privé dans une demeure de prestige. Philippe-Frédéric de Dietrich quitte l'hôtel de son père, en mai 1790, pour loger, avec sa famille, dans un hôtel particulier qu'il louera au 17 rue des Charpentiers. C'est dans un salon de cet hôtel qu'aurait été entonné pour la première fois, toujours selon Claude Betzinger, le chant de guerre de l'armée du Rhin, devenu la Marseillaise, et non 4 place Broglie15.


Classement au titre des monuments historiques16

Date 21/12/1927


Façade sur rue et escalier : Classement aux Monuments Historiques le 21 décembre 1927 (J.O.du 16/02/1930)

Vues récentes

Date 12/2024


La façade a été ravalée vers 2014/1517.

Références

  1. Dictionnaire Historique des Rues de Strasbourg (Livre)
  2. PEROUSE DE MONTCLOS (Jean-Marie), Jacques-Germain Soufflot, Monum, 2004, p. 134-135.
  3. a b c d et e Strasbourg Panorama Monumental - Faure (Jean-Louis), Foessel (Georges), Klein (Jean-Pierre), Ludmann (Jean-Daniel), Ludmann (Marie-France), Strasbourg Panorama Monumental et Architectural des origines à 1914, Strasbourg, Contades, 1984, p. 149
  4. Seyboth - Strasbourg historique et pittoresque (Livre)- tome I, p.185 et 187
  5. Seyboth Das Alte Strassburg (Livre) - Seyboth, Adolphe, Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, bearb. von Adolph Seyboth, Strasbourg, J.H.E. Heitz (Heitz & Mündel),1890, p.19
  6. Connaître_Strasbourg_(édition_1988)_(Livre), page 125
  7. L'élévation est reproduite dans Strasbourg Panorama Monumental (1984) à la page 133
  8. a et b La Marseillaise, de Strasbourg à Paris, via Montpellier et Marseille [archive], Revue d'Alsace n°148, 2022, Claude Betzinger, consulté le 18/12/2024
  9. Panneau situé à hauteur du 81 Grand'Rue, consulté le 12/05/2020
  10. Sur le domicile de Rouget de Lisle un doute subsiste, les sources proposent d'autres adresses, voir Claude Betzinger, 2022
  11. Panneau situé à hauteur du 81 Grand'Rue, consulté le 12/05/2020
  12. Seyboth - Strasbourg historique et pittoresque (Livre), pages 92-93
  13. Claude Betzinger, Sur le véritable lieu de la première exécution de la Marseillaise chez le maire Frédéric de Dietrich, Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, n°32, 2007
  14. Philippe Champy, Les boiseries de la Marseillaise, Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, 2011. L'auteur nous rappelle ici la controverse sur le véritable lieu avec les différentes hypothèses empêchant d'être affirmatif.
  15. La Marseillaise, de Strasbourg à Paris, via Montpellier et Marseille [archive], Revue d'Alsace n°148, 2022, Claude Betzinger, consulté le 18/12/2024
  16. Mérimée_(site_internet) Notice Mérimée PA00085052 [archive] consulté le 03/01/2021
  17. https://maps.app.goo.gl/7mPCrkUZYDKXaKyH7 [archive] consulté le 19/12/2024

Lien externe