Adresse:Monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse)

63 boulevard de Brou (Bourg-en-Bresse)

Image principale

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Date de construction	1506 à 1532
Architecte	Jean Perréal Loys Van Boghem
Structure	Couvent / Monastère / Abbaye
Courant architectural	Gothique
Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques	13/03/1950
Classement Monument Historique	1862
Classement Monument Historique	1889
Classement Monument Historique	16/01/1935
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"Brou, chef-d'oeuvre d'une fille d'empereur"

Date	1506 à 1532
Architecte	Jean Perréal Loys Van Boghem

Historique

Le monastère royal de Brou est né de la volonté d'une femme au destin hors norme, Marguerite d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien de Habsbourg et de la duchesse Marie de Bourgogne. Ce monument est à la fois "un acte d'amour (mausolée), une fondation religieuse (monastère) et un manifeste politique (demeure princière)".
- "La construction commence en 1506 par les bâtiments conventuels où les moines s'installent dès 1513, puis démarre celle de l'église en 1512". L'ensemble est terminé moins de trente ans plus tard.
- Les moines sont expulsés à la Révolution. Thomas Riboud, érudit local élu à la Convention sauve le monastère de la destruction. Brou devient bien national et sera utilisé comme grenier à foin, prison pour nobles et prêtres réfractaires, caserne de cavalerie, dépôt de mendicité.
- Le monastère sera Grand Séminaire de 1823 à 1905.
En 1922, l'Etat vend les cloîtres à la ville qui y installe le musée des Beaux Arts.

"Sa propriété est partagée entre l'Etat via le Centre des monuments nationaux pour l'église et le cloître des hôtes et la ville de Bourg-en-Bresse pour les deux autres cloîtres et le bâtiment des moines)."

Monastère ?

"Succédant à un prieuré bébédictin dépendant de l'abbaye d'Ambronay, le monastère actuel, dirigé par un prieur nommé par le supérieur de la congrégation des Augustins et non par un abbé élu, n'a jamais eu le rang d'abbaye."

Royal ?

"Il est administré dès sa construction par des moines augustins de Lombardie, selon le souhait de Marguerite d'Autriche. Après que le duc de Savoie a cédé la Bresse au roi de France (1601), les augustins de Lombardie sont remplacés en 1659 par des augustins déchaussés* de la congrégation de France. Le monastère désormais sous la protection de Louis XIV, prend alors l'appellation de "royal"."

• déchaussés signifie qu'ils renoncent à porter des chaussures fermées en signe d'humilité
  

Brou ?

"Le site de Brou est celui d'un ancien village siège de la paroisse primitive de la ville de Bourg-en-Bresse. Le toponyme Brou dérive d'un mot gaulois, broglio qui désignait un bois clos."

Architecture

Ce joyau de l'art gothique flamboyant a été construit au début du XVIe siècle. La nef voûtée d'ogives est flanquée de bas-côtés et de chapelles. Avec ses murs nus, ses puissants piliers moulurés et ses verrières incolores, la nef est d'une sobriété voulue pour contraster avec la richesse du choeur.
C'est un exemple unique en France de monastère avec trois cloîtres, dont chacun était dédié à l'un des trois ordres de la société de l'Ancien Régime: noblesse, clergé et Tiers-Etat.

"Marguerite 'Autriche confie d'abord la construction du monastère à une équipe française dirigée par le peintre lyonnais Jean Perréal. En 1512, elle charge l'architecte et entrepreneur bruxellois Louis van Boghem d'édifier l'église. Supervisant la construction jusqu'à son achévement en 1532, celui-ci importe les formes du gothique brabançon et fait appel aux meilleurs artistes et ouvriers flamands mais aussi français, italiens et allemands de son temps."
On peut lire sur le panneau informatif apposé dans le cloître des hôtes: "Monument européen" et "Chef-d'oeuvre d'architecture brabançonne en pays de Savoie".

Le monastère est bâti en matériaux locaux: pierre du Revermont, brique de la Dombes, bois de la forêt de Seillon.
Le monastère n'a connu que de rares destructions au cours des siècles. C'est un monument très bien conservé.
Mansardée sous le règne de Louis XV, la toiture a retrouvé sa forme aiguë et ses tuiles vernissées polychromes en 1998. Plusieurs périodes de restauration concernent les bas-côtés, le choeur, le chevet et la façade.

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  Eté 1998, vue de biais ou l'on voit la toiture polychrome

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  Façade principale depuis le boulevard de Brou

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Trois cloîtres

"Le charme du monastère royal de Brou doit beaucoup à ses trois cloîtres bordés
de galeries hautes et basses, disposition unique en France, mais courante dans les monastères italiens de l'ordre des Augustins."
"Caractérisés par leurs usagers (cloîtres des hôtes, des moines, des commis), ces trois cloîtres reflètent la tripartition de la société du Moyen Age et de l'Ancien Régime entre noblesse, clergé et Tiers-Etat."
"L'ensemble représente plus de 4000m de bâtiments conventuels pour une communauté de douze à trente moines seulement."

Cloître des hôtes

Le cloître des hôtes accueillait les hôtes de passage. Il abrite à l'étage les appartements où Marguerite d'Autriche avait prévu de se retirer à la fin de sa vie. Il est orné en son centre d'un puits... Le cloître est ouvert sur le monde extérieur. Il est également en liaison directe avec l'église et le cloître des moines.

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  Pignon et clocher vus depuis le cloître des hôtes

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  Une des galeries du cloître des hôtes

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  Galerie à l'étage du cloître des hôtes

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  Dans une des galeries du cloître des hôtes, double porte menant à l'église

Cloître des moines

Le cloître des moines est le seul qui n'est pas relié à l'extérieur. De plan carré, il est destiné à la déambulation des moines. Plus solennel, le cloître est "d'un pur style gothique, avec ses arcades et ses galeries voûtées d'ogives, chaque galerie du rez-de-chaussée s'ouvre sur le jardin par sept grandes baies en arc brisé."

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  Cloître des moines

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  Chaque galerie du rez-de-chaussée s'ouvre sur le jardin par sept grandes baies en arc brisé (7 baies, 7 péchés capitaux, 7 jours de la création, 7 degrés de l'humilité ou de l'orgueil chez saint Bernard)

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  Galerie menant au réfectoire à gauche et au cloître des commis

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  Salle capitulaire ou salle du chapitre, lieu de réunion des moines qui y lisaient un chapitre de leur règle et y délibéraient des affaires importantes

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  Le réfectoire est la plus vaste des salles voûtées d'ogives du monastère, il communique avec la cuisine par un passe-plat et il donne accès au cloître des commis

Cloître des commis

On accède au cloître des commis par le réfectoire du cloître des moines. Le cloître, de style bressan comporte trois galeries hautes et basses appuyées sur le bâtiment principal. "Il desservait au sud le chauffoir et les cuisines. A l'est se trouvaient les fours, la procure (magasin à provisions), une chambre pour les domestiques et une prison." Ce cloître réservé aux services assurant le fonctionnement du monastère est "ouvert au sud sur les champs et les prés environnants. Un cave voutée se situe sous le réfectoire. Le cloître est pavé de galets et comporte un puits couvert.

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  Le cloître s'appuye sur le mur du réfectoire

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  Cloître couvert de galets et puits couvert

Intérieur de l'église

"Le choeur, aux vastes proportions et au décor abondant, conserve un riche mobilier. Entre raffinement et prodige technique, il referme les oeuvres sculptées qui font la célébrité de Brou: tombeaux, stalles et retable."

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  Voûtes

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  Nef latérale

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  Vitraux du choeur

Le jubé

Depuis la nef, le jubé et le choeur

"Le jubé sépare le chœur réservé aux religieux, de la nef accessible aux fidèles. C'est l'un des rares conservés en France. Orné par une exubérante végétation de pierre et par une série de P & M entrelacés reprenant les initiales de Philibert et Marguerite, Il annonce les splendeurs du chœur. Les deux autels situés de part et d'autre de la porte du chœur sont surmontés par deux tableaux du XVIIe siècle. Celui de droite représente saint Augustin, patron des moines de Brou, attablé avec sa mère sainte Monique. Celui de gauche figure salnt Nicolas de Tolentin, patron de l'église, encadré par dix épisodes de sa vie, et a été offert à Brou par la ville de Bourg-en-Bresso pour avoir été préservée de la peste en 1629. Une superbe porte de chêne sculptée du XVIe siècle ferme le jubé."
Exceptionnellement large, la galerie supportait de grands orgues dont les tuyaux furent fondus par les troupes françaises en 1557.

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  Le jubé est un des rares conservés en France

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  Galerie du jubé prévue pour servir de servant de passage entre les appartements de Marguerite d’Autriche et la petite chapelle privée

Tombeaux

Date	1526 à 1530

Les dessins sont de Jean Van Roome, dit Jean de Bruxelles, peintre de la cour des Pays-Bas. Des sculpteurs brabançons sont venus travailler plusieurs années à Brou. Les grands gisants et les angelots qui les accompagnent ont été sculptés de 1526 à 1530 par Conrad Meyt (né à Worms).
Les gisants sont sculptés dans un marbre blanc de Carrare et posés sur une dalle de marbre noir

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  Tombeau de Philibert le Beau, à deux étages, "gisant" en costume de cour surmontant le "transi", défunt nu dans son linceul, tombeau placé au centre du choeur, point de convergence de tout l'édifice

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  Soubassement au riche décor flamboyant, piliers moulurés avec des niches abritant dix sibylles, prophétesses de l'Antiquité auxquelles on attribuait des prédictions sur la vie et la Passion du Christ

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  Tombeau de Marguerite de Bourbon, mère de Philibert, tombeau installé "en enfeu" (niche funéraire) avec un encadrement au décor flamboyant, la tête repose sur un coussin et les pieds appuyés contres une levrette, symbole de fidélité

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  Tombeau de Marguerite d'Autriche, au monumental baldaquin de pierre et deux représentations superposées de la défunte

Classé Monument Historique et Inscription sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques

Date	16/01/1935: classé MH 13/03/1950: inscrit ISMH

"Précision sur la protection de l'édifice L'église : classement par liste de 1862 - Le premier cloître et le deuxième cloître : classement par liste de 1889 - Le troisième cloître : classement par décret du 16 janvier 1935 - La grille d'entrée en fer forgé du château de la Moussière à Biziat, déposée dans le troisième cloître : inscription par arrêté du 13 mars 1950 (cette grille d'entrée se trouve actuellement boulevard Maréchal Leclerc, à l'entrée du Parc de la Visitation, à Bourg-en-Bresse)."