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Adresse:Ancienne Synagogue (Strasbourg)

From Archi-Wiki

2 Quai Kléber

Image principale





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Date de construction 1827 à 1830
Architecte Nicolas Jean Villot
Structure Halle
Courant architectural néo-classique

Date de démolition partielle environ 1895

Date de construction 1896 à 1898
Architecte Ludwig Levy
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)
Synagogue
Courant architectural Néo-roman

Date de démolition 12/9/1940 à 1941
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Halle aux blés1,2

Date 1827 à 1830
Architecte Nicolas Jean Villot


La halle aux blés a été construite par l'entrepreneur Fréderic Arnold sous la conduite de l'architecte Villot3. La première pierre a été posée le 24 avril 1827 et le bâtiment a été ouvert au commerce le 14 mai 18304. L’édifice, de forme rectangulaire se distinguait par sa simplicité, et mesurait 64,6 m de longueur pour 39 m de largeur3.

Le rez-de-chaussée était constitué de trois espaces de stockage4: une vaste halle au centre pour stocker le blé, et deux galeries latérales destinées aux autres céréales3. Deux galeries ayant chacune à leur extrémité un escalier, un bureau ou logement de portier précédaient par ailleurs les deux principales portes d’entrées3. Toutes ces galeries étaient surmontées de deux étages distribués en huit greniers3, entourant la halle principale. L’édifice a été conçu de telle manière que l’air circule bien afin d’éviter la pourriture du blé; ainsi les portes étaient dotées d’élégants grillages, assez larges pour laisser passer les courants d’air4.

D'après les dessins visibles ci-dessous, les façades du bâtiment étaient très sobres, mais animées par des ouvertures de différentes dimensions qui comportaient toutes des arcs en plein cintre. Selon l'historien de l'art Théodore Rieger, Villot est très marqué par le « style post-néo-classique prôné à l'école des Beaux-Arts de Paris, [et] resta fidèle à ses maîtres et à Palladio ». La halle aux blés s'inscrit ainsi dans le style palladien5.

L'historien Piton note la hardiesse de la charpente et la modernité de l'édifice. La réalisation a été financé sous l'administration du maire de Kentzinger, également maître d'ouvrage du théâtre réalisé par Villot. Le prix de revient de la halle lors de sa livraison est de 406 147 francs6.

Sa forme en parallélogramme de 200 pieds de longueur sur 120 pieds de largeur. 8 000 hectolitres de blé peuvent être mis en vente au rez-de-chaussée. Des galeries servant d'entrée, et des galeries latérales, sont surmontées de deux étages de greniers, faisant le tour de la halle et pouvant contenir 10 000 hectolitres de blé.

La place devant la halle, pavée en 1832, sert de lieu des exécutions criminelles à partir de 1835 et de champ de foire pour les spectacles forains (on note la présence du cirque olympique Toussaint en 1841, du cirque Franconi en 1846 et de la foire de Noël en 18487).

La halle aux blés est utilisée en tant que telle jusqu'en 1852 environ, puis sert de douane jusqu'en 1895 environ, date vers laquelle elle est démolie sur une longueur de trois travées côté quai pour laisser de la place à la synagogue, dont le bâtiment est accolé en partie à la halle8. La partie arrière est conservée au moins jusque dans les années 1930 et utilisée comme entrepôt, comme le montrent plusieurs photographies conservées aux archives municipales8.

Ancienne synagogue

Date 1896 à 1898
Architecte Ludwig Levy


Les fondations de la synagogue sont terminées en 1896 et le lieu de culte est inauguré le 8/09/18989. Le bâtiment est construit en grès rose selon un plan centré en croix grecque. Au centre, une tour octogonale surmonte la coupole sur pendentifs de la salle de prière.

Le style de la synagogue s'inspire fortement du style roman rhénan et en particulier de la cathédrales de Spire pour la tour centrale10,11 qui n'est pas non plus sans analogie avec la tour Klotz ; l'origine des fines tours encadrant l'abside peut être cherchée du côté des cathédrales de Mayence ou de Worms. Par contre, les pignons des trois autres bras12, par contre, sont percés de vastes roses aux proportions inhabituelles à l'époque romane, tandis que la tour surmontant l'entrée est plutôt inspirée par le patrimoine byzantin arménien13.

Edifice ostensible et de prestige, la synagogue peut contenir 800 places pour les hommes et 600 places pour les femmes et s'élève à une hauteur de 52 mètres14. La vue sur la façade principale est particulièrement dégagée grâce au canal des Faux-Remparts, cette mise en valeur veut témoigner de la pleine intégration de la communauté juive de Strasbourg dans l'Empire allemand.

On remarquera, dans la salle de prière richement décorée, l'omniprésence de l'arc trilobé, pourtant absent à l'extérieur de la construction.

Vues intérieures

Démolition15

Date 12/9/1940 à 1941


A Strasbourg, la synagogue du quai Kléber, qui avait été édifiée en 1898, fut incendiée par les Jeunesses hitlériennes le 12 septembre 1940 puis dynamitée en 1941 par les nazis. Les sapeurs pompiers se virent interdire de combattre l'incendie de la synagogue, dont le mobilier et les orgues avaient été déménagés auparavant par les nazis. Ceux-ci détruisirent totalement le bâtiment et effacèrent toute trace de sa structure16,17.

Une nouvelle synagogue sera reconstruite dans les années 1950 dans le quartier des Contades. A l'emplacement de l'ancienne synagogue, aucune nouvelle construction n'a pris place, on y trouve en 2012 environ un lieu de mémoire situé Allée des Justes.

Lien externe

Pour en savoir plus sur l'ancienne synagogue du quai Kléber, consulter le site du judaïsme en Alsace [archive].

Références

  1. Description de Strasbourg (Livre)
  2. Guide Pittoresque du voyageur en France "Département du Bas-Rhin" par Firmin Didot 1838, page 67
  3. a b c d et e Description de la ville de Strasbourg par P.J. Fargès-Méricourt, imprimé en 1831, p.21-22
  4. a b et c Nouvelle description de Strasbourg, contenant des détails sur tous ses édifices publics et ses curiosités, imprimé en 1844, p.127 à 129
  5. NetDBA [archive], notice de Théodore Rieger, consulté le 01/04/2025
  6. Strasbourg_illustré_par_Frédéric_Piton_(Livre), Tome 2, page 140
  7. Seyboth Das Alte Strassburg (Livre) - Seyboth, Adolphe, Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, bearb. von Adolph Seyboth, Strasbourg, J.H.E. Heitz (Heitz & Mündel),1890, p.266
  8. a et b Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cotes 131MW43 [archive] à 131MW44 [archive] , 131MW45 [archive], 131MW46 [archive], 131MW47 [archive], 131MW48 [archive] , consulté en ligne le 6/4/2025
  9. Affiches de Strasbourg du 25/03/1896
  10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame-de-l%27Assomption-et-Saint-%C3%89tienne [archive]
  11. https://de.wikipedia.org/wiki/Speyerer_Dom [archive]
  12. En fait, seul l'aspect des pignons Sud et Ouest sont connus par les photos. Il est cependant probable que la façade Nord, dont on ne connaît apparemment pas de représentation, reprenait en la simplifiant l'élévation de la façade Sud, avec pignon et rose. Les photos permettent néanmoins de constater que la grosse tour située à l'angle Sud-Ouest n'avait pas d'équivalent à l'angle Nord-Ouest.
  13. BRONNER (Wolfgang), "Strassburgs neue Kirchen une eine Synagogue", Strassburg. Ort des kulturellen Austauschs zwischen Frankreich une Deutschland. Architecktur und Stadtplanung von 1830 bis 1940, Metacult, 2018, p. 192.
  14. Les monuments disparus de Strasbourg, article du magazine L' Express
  15. DNA - Dernières Nouvelles d'Alsace (journal quotidien)
  16. http://www.witzgilles.com [archive], lien brisé
  17. DNA du 29/08/2010, Chronique de Guy Trendel