Loading...

Adresse:Maison Egyptienne (Strasbourg)

Aus Archi-Wiki

10 Rue du Général Rapp

Image principale



Chargement de la carte...

Date de construction 1905 à 1906
Architecte François Scheyder
Peintre Adolphe Zilly
Structure Immeuble
Courant architectural Art nouveau

Date de ravalement 1995
Peintre Claude Bernhart

Date de ravalement 12/2010
Il n'y a pas encore d'actualités sur cette adresse


Maison Egyptienne

Date 1905 à 1906
Architecte François Scheyder
Peintre Adolphe Zilly

Historique de la construction

La maison égyptienne, telle qu'on la nomme à Strasbourg a été commandée par Robert Goeres, tailleur qui y tenait boutique au rez-de-chaussée.

Elle a été conçue et construite par l'architecte-entrepreneur Franz Scheyder. Ce jeune Alsacien de Dachstein alors âgé de trente ans, était un "autodidacte s'essayant à l'Art nouveau"1. Son projet déposé en 1904 ne contient aucune allusion à l'Egypte, le pan central est tout juste décoré.

Le permis de construire est accordé le 8.06.1905 et les travaux prennent fin le 31.07.1906 2. En juin 1906, le peintre Adolphe Zilly débute et achève la peinture de sa fresque.

La maison égyptienne accueille à l'origine, deux appartements par étage : un 4 pièces et un 5 pièces, ainsi qu'un local commercial au rez-de-chaussée pour le commanditaire.

Avant cet édifice aussi original qu'emblématique, Scheyder et Zilly avaient déjà collaboré à la réalisation d’un autre immeuble de rapport : 30 rue Principale à Schiltigheim. Conçu pour un droguiste, il est abondamment décoré de motifs rappelant l'univers de la médecine et de la pharmacie : serpent, objets et plantes médicinales.


Description de la façade

La façade, divisée en 5 travées, est très étirée en longueur et animée par de nombreux décrochements, balcons et garde-corps.

Ce bâtiment témoigne des influences de l'époque, dans l'évocation d'une Égypte ancienne idéalisée. L’Égypte se retrouve dans la grande fresque centrale, dans les pilastres encadrant l'entrée, dans les ferronneries des balcons en forme de chauve souris stylisée, ainsi que dans les dorures. On trouve le même motif de garde-corps "chauve souris", sur un autre immeuble du même architecte au 16 rue de Verdun.

Les pilastres qui limitent cet étroit bâtiment utilisent la brique rouge. Les effets de contraste dans les couleurs des matériaux semblent volontairement recherchés.

Comme dit précédemment, le projet déposé aux services de la ville est dépourvu de décor égyptien.

Dans son commentaire du bâtiment, Shelley Hornstein, auteur d'une thèse sur l'Art Nouveau, note le souci un peu trop poussé d'animer la surface plate dans cette rue étroite3,.


Description de la fresque

Exécutée en 15 jours, la fresque ornant la travée centrale, dans l'axe de la porte d'entrée, représente une scène de chasse aux oiseaux dans les marais. Deux personnages sont représentés au bas de la fresque, sur une barque : un homme tenant un oiseau, ainsi qu'une femme beaucoup plus petite, à côté de lui. Les deux personnages évoluent dans une végétation luxuriante et stylisée. Un oiseau aux ailes déployées et tenant des éventails achève la composition.

Dans son article "Egyptomanie et égyptologie à Strasbourg en 1900" Claude Traunecker présente le bâtiment, la fresque et détaille les deux modèles hypothétiques qui auraient pu en inspirer la création : le plafond du temple de Philaé ainsi que la tombe de Nakht à Thèbes4.

Claude Traunecker rappelle que les bâtiments officiels de la Neustadt ont très peu recours à l'Egypte, et ceci peut être étendu à tous les bâtiments sans se limiter à l'architecture publique. Les travaux de l'Inventaire montrent également que les décors qui renvoient à des cultures exotiques, bien qu'en vogue dans les premières années du XXe siècle, restent rares à Strasbourg5, ce qui fait de la maison égyptienne un bâtiment d'autant plus unique. Une exception notable serait le sphinx, que l'on retrouve à plusieurs endroits de la ville et notamment à l'intérieur d'un bâtiment contemporain de la maison égyptienne : la salle des pas perdus du Palais de Justice.

Plans (issu des Archives de la Ville)

Photographies contemporaines

Ravalement

Date 1995
Peintre Claude Bernhart

L'état exceptionnel de la peinture est l'œuvre d'un artiste local M. Bernhart Claude (36 Faubourg de Pierre) : celle ci a été restaurée en 1995.

Ravalement

Date 12/2010

Des pierres de taille ont été remplacées et d'autres re-sculptées par l'entreprise Meazza [archive].

C'est à nouveau l'artiste peintre et restaurateur d'œuvres d'art, Claude Bernhart, qui s'est occupé des retouches de peinture sur la fresque6.

Références


Bibliographie

-Shelley HORNSTEIN, Tendances d'architecture Art Nouveau à Strasbourg, Université de Strasbourg, 1981, thèse sous la direction de Albert Châtelet.

-Claude TRAUNECKER, "Egyptomanie et égyptologie à Strasbourg en 1900" in Strasbourg 1900, naissance d'une capitale, Somogy Editions d'art, 2000, pages 70-77. L'ouvrage constitue les actes du colloque du même nom qui s'est tenu du 1er au 4 décembre 1999 au MAMCS.

Lien externe