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Adresse:Cimetière Saint Gall (Strasbourg)

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chemin du Marais Saint-Gall, 6 avenue du Cimetière

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Date de construction 1527
Structure Cimetière

Date de construction 1836
Sculpteur André Friederich

Date de construction 1838

Date de construction 1850
Sculpteur André Friederich

Date de construction 1864
Sculpteur André Friederich

Date de construction environ 1922

Date de construction environ 1930
Sculpteur René Hetzel
Structure Statue/sculpture/oeuvre d'art
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Cimetière Saint Gall1

Date 1527


Des découvertes archéologiques attestent de la présence d'une zone de nécropole dès l'époque romaine dans le secteur de l'actuelle avenue du Cimetière.

En 1282, le chevalier Gösselin Kurnagel dédie une chapelle à saint Gall et crée une fondation pour y dire une messe quotidienne.

Des inhumations semblent signalées dès 1522 dans ce secteur connu sous le nom de "S'Gallemaettel".

La création du cimetière actuel, qui est contemporain des cimetières Saint-Urbain et Sainte-Hélène, remonte toutefois à l'ordonnance de 1527, qui interdit d'inhumer des défunts à l'intérieur de la ville.

Cette nécropole abrite de nombreux monuments d'artistes et de personnalités strasbourgeois.

On y trouve notamment les tombes du juriste Jean-Georges Arnold, les compositeurs Marie Joseph Erb [archive] et Victor Nessler, les artistes Théophile Schuler2 et Paul Welsch, les poètes Ehrenfried Stoeber, les frères Alfred et Adolphe Matthis [archive], le théologien et universitaire Jean-Laurent Blessig, le physicien Frédéric Kastner, l'horloger Théodore Ungerer, ainsi que nombre d'anciens maires de Strasbourg, tels que Jacques-Frédéric Brackenhoffer, Ernest Lauth, Charles Frey, Jacques Peirotes ou Pierre Pflimlin3.

Superficie : 2,57 ha4

Dans un enclos donnant sur le chemin à gauche du cimetière se trouve un petit cimetière privé des Familles Lauth, Schweighaeuser, Gruber, Schmitten, Stoeber, Pfaehler, Osterrieth, et Ubersaal. On y trouve notamment la chapelle néo-gothique de la famille Schweighaeuser et la tombe d'Ernest Lauth, ancien maire (1871-1873) puis élu député au Reichtag en 18745. Ce cimetière privé n'est pas visitable (enclos).

Monument Ehrenfried Stoeber

Date 1836
Sculpteur André Friederich


Le monument funéraire de Ehrenfried Stoeber (1779-1835) est l’œuvre du sculpteur André Friederich.

Il comporte un obélisque en grès rose, orné d'une lyre et d'un rameau de laurier, symboles de sa brillante carrière de poète et d’écrivain. Une urne entourée d’une couronne de laurier couronne le monument.

On précisera que, contrairement à son habitude, on n’a pas trouvé la signature du sculpteur André Friederich, mais elle est attestée par toutes les sources et par la qualité des détails du monument.

Daniel Ehrendfried Stoeber était un poète et écrivain de langue allemande et dialectal, né le 9 mars 1779 et décédé le 28.12.1835 à Strasbourg.

On trouvera dans la riche notice de Gérard Leser, citée en source, une liste de son importante production littéraire. On y apprend également que son monument funéraire fut inauguré par ses amis en août 1836. Concernant son œuvre littéraire, on évoquera seulement son « Précis de l’Histoire de la littérature allemande ».

On citera deux extraits de la notice de Gérard Leser : « Amoureux de l’Alsace, il considérait l’Allemagne comme sa mère nourricière sur le plan culturel, alors que la France était sa patrie politique », et « Comme George Daniel Arnold, qui fait paraître en 1816, Der Pfingstmontag, il fut celui qui redécouvrit le dialecte comme mode d’expression poétique ».

Issu d’une famille de notaires, il devint notaire lui-même, puis avocat en 1821. Une rue de la Ville porte son nom.

Son portrait se trouve sur la fontaine, place du Vieux Marché aux vins.

Ehrenfried Stoeber était de confession luthérienne, mais il fit partie à Strasbourg de la loge maçonnique « La Concorde », dont il fut l’orateur à partir de 1803.

Précisons pour finir que le monument se trouve dans la section 9A, au fond du cimetière, dans la partie située à gauche de l'entrée principale.

Sources :

- Guide des cimetières n° 2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 76.

- Gérard Leser, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 36, pages 3771-3772.

- Article de Wikipédia sur Ehrenfried Stoeber [archive], consulté le 02/04/2017.

Monument du maître-batelier Jean Jacques Jung

Date 1838


Le monument funéraire du maître-batelier Jean Jacques Jung (1796-1838) se compose d’un obélisque massif décoré d’une ancre et de rames en haut-relief, retenues pas une lourde guirlande végétale.

Il est décédé le 5 mai 1838 à Strasbourg, resté célibataire et âgé de 42 ans. Il était domicilié au n° 1, quai des Bateliers (il s’agit aujourd’hui du n° 43, quai des Bateliers). Il était né le 18 avril 1796 (28 germinal an IV), fils de Jean Frédéric Jung, poissonier et d’Anne Marie née Jung. Les Jung étaient une vieille famille batelière exploitant les péniches sur le Rhin et sur les canaux intérieurs, et qui exerçaient parfois la profession de marchand de poisson et de marchand de bois.

Jean Jacques s’est rendu célèbre pour avoir assuré en 1836 avec ses péniches « Louis Philippe » et « Neptune » la première liaison par voie d’eau entre Strasbourg et Paris par le canal du Rhône au Rhin, le Doubs, la Saône, le canal de Bourgogne, l’Yonne et la Seine (en tout, 564 km, et 32 jours de navigation). Arrivé le 29 avril 1836 à Paris, il reçut à son retour à Strasbourg (quai Turckheim, le 27 juin 1836) un accueil enthousiaste. Son exploit fut chanté par les poètes Théophile Stoeber et Daniel Hirtz.

Il fut cependant emporté ensuite par une courte maladie et ne put assurer le transport de Paris à Strasbourg de la statue de bronze du général Kléber (transport qui fut assuré par le batelier Jacques Zabern sur la péniche « Bertrand », arrivée le 21 juillet 1838).

Signalons enfin que la tombe se situe dans la section n° 7A, située à gauche de l’entrée principale.

Monument Louis Charles Henri Knoderer

Date 1850
Sculpteur André Friederich


Le monument funéraire de Louis Charles Henri Knoderer, situé dans la section n° 6 du cimetière, dans la partie à droite de l’entrée principale, est l’œuvre du sculpteur strasbourgeois André Friederich.

Il s’agit de la tombe d’un enfant décédé le 8 août 1850 à 11 mois et 3 jours. Mais il s’agit probablement en réalité d’un cénotaphe, car l’enfant n’est pas décédé à Strasbourg et selon le guide cité en source, n’est donc par inhumé dans cette sépulture.

Peut-être que la représentation du globe, où il semble qu’on discerne le continent africain, est-il une allusion au lieu du décès ?

Le sculpteur a en effet choisi de représenter un globe terrestre finement gravé de méridiens avec un enfant entouré d’un voile montant vers le ciel6.

Monument Jean-Georges Daniel Arnold

Date 1864
Sculpteur André Friederich


Le monument funéraire de Jean-Georges Daniel Arnold (1780-1829) est sans doute un des plus beaux monuments du cimetière.

Une statue, sculptée par André Friederich, représente le poète assis, portant un livre dans sa main gauche. A ses pieds, on aperçoit un masque de théâtre à l’antique. Le poète semble scruter le lointain, perdu dans ses pensées.

Georges Daniel Arnold est né le 18 février 1780 et décédé le 18 févier 1829 à Strasbourg, à 49 ans, le jour même de l'anniversaire de sa naissance, sort qu’il partage « avec Shakespeare, Cervantès, Ludwig Eichrodt, et plus près de nous, Courteline et Sidney Bechet » (Roger Kiehl).

Il était historien du Droit, doyen de la Faculté de Droit en 1820, mais il est surtout connu comme l’auteur de la première comédie écrite en dialecte strasbourgeois le « Pfingstmontag » (« Le Lundi de Pentecôte »).

Roger Kiehl, cité en source, donne plus détails sur les conditions de son décès : « A 3 heures d l’après-midi, (il fut) terrassé par une crise cardiaque alors qu’il montait les escaliers de son domicile 20, rue des Veaux (n.b.: aujourd'hui n° 16, rue des Veaux). Il venait de passer quelques instants au casino littéraire et rien n’avait laissé présager cette fin brutale".

Lui même fils du tonnelier Jean Daniel Arnold et de Marie Eve Arbogast, il avait épousé le 14 avril 1823 à Ribeauvillé, après un voyage en Angleterre, dejà âgé de 43 ans, Henriette Beysser, fille de Simon Beysser, négociant et maire de Ribeauvillé, et de Margueritte Graff, issue d’une famille patricienne de Colmar qui peut être remontée jusqu’à 1385.

D’après le guide cité en source, l’élévation du monument a été réalisée en 1878, mais au dos de la statue, on lit à côté de la signature du sculpteur la date de 1864, date qu’on donnera de ce fait à l’événement. Le monument se trouve dans la section 5A, située à gauche de l’entrée principale.

On devinera les affinités du sculpteur André Friederich, strasbourgeois, mais originaire de Ribeauvillé, avec le poète dont l'épouse était native de cette ville.

La place Arnold, à l'interface entre le quartier Marne-Forêt-Noire et le quartier de l’Orangerie rend encore aujourd’hui hommage au poète.

Source :

- Guide des cimetières n° de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 60.

- Notice de Raymond Matzen et Marcel Thomann, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 1, page 63.

- Article de Roger Kiehl, dans les Dernières Nuvelles d’Alsace du 18 février 1979, pour le 150e anniversaire de sa mort.

- Christian Wolff et Jean-Claude Garetta : Généalogie de la famille Graff de Colmar, 1385-1958.

- Article de Wikipédia [archive], consulté le 05/04/2017.

Monument Marcel Ménégoz

Date environ 1922


Le monument funéraire de Marcel Ménégoz (1882-1922) est à la fois sobre et remarquable par son hommage à l’artiste peintre inhumé ici.

On y voit, sur une stèle de marbre à fronton triangulaire, une colonne brisée ornée d’une lyre et d’ une palette de peintre, le tout entouré d’une guirlande végétale. Les symboles des dons artistiques du défunt sont donc explicites. L’auteur de la sculpture n’est cependant pas identifié par le guide cité en source.

Marcel Ménégoz est né le 2 juillet 1882 à Sainte-Marie-aux-Mines, et décédé le 18 juin 1922. Il était fils de l’industriel Paul Ménégoz et de Louise Berger. Paul Ménégoz avait, entre autres, créé à Sainte-Marie-aux-Mines une entreprise spécalisée dans la teinture des tissus de laine dits écossais.

Une plaque horizontale, rajoutée plus tard au monument, indique que la mère du défunt, à savoir Louise Berger, décédée le 23 avril 1935, est également inhumée ici. On notera encore que le grand-père paternel du défunt était le pasteur luthérien Louis Alexandre Ménégoz.

En source, on proposera un lien vers un arbre généalogique de cette famille, mise en ligne par un internaute (l’artiste se trouve tout en bas du tableau)

Précisons encore que le monument se trouve dans la section 5A, située à gauche de l’entrée principale.

Sources

- Guide des cimetières n°2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 61.

Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 26, pages 2594-2595.

- Généalogie de la famille Debos, proposant un arbre généalogique de la famille Ménégoz [archive], consulté le 02/04/2017.

Monument des frères Albert et Adolphe Matthis

Date environ 1930
Sculpteur René Hetzel


Le monument des frères jumeaux et poètes dialectaux Albert Matthis (1874-1930) et Adolphe Matthis (1874-1944) a connu une destinée particulière qui est racontée dans le guide cité en source :

- un premier monument, confié au sculpteur L. Helfer, est inauguré en juin 1931 peu après le décès d’Albert Matthis La stèle est en grès rose et porte alors un médaillon circulaire à l’effigie en buste et de profil du poète disparu. Des extraits des poèmes les plus célèbres sont gravés sur les faces latérales du monument. L’un d’eux est encore visible aujourd’hui : « En owe uff d’r Fischerinsel » (« Un soir sur l’île des Pêcheurs »).

- Le monument est ensuite modifié après le décès de Adolphe Matthis survenu le 25 mars 1944. Le médaillon est remplacé par une plaque en bronze ornée des portraits jumelés des deux poètes. Elle est due au ciseau du sculpteur René Hetzel, et fondue par Susse Frères à Paris, et apposée sur la stèle lors d’une émouvante cérémonie le 22 mars 1947.

- Enfin, un hommage est rendu en 1974 aux poètes par la Ville de Strasbourg pour le centenaire de leur naissance. Cet hommage est commémoré par une inscription gravée au dos du monument.

La tombe se trouve dans la section 6A, dans la partie située à gauche de l’entrée.

On rappellera succintement que Albert et Adolphe Matthis étaient nés le 27.12.1874 à Val de Villé, fils jumeaux de Frédéric Matthis, meunier, agriculteur, brasseur, et d’Ida Sievert. Les deux frères sont restés célibataires et exercèrent la profession d’employés de bureau. Ils usaient en tant que poètes du dialecte strasbourgeois de leur enfance et éditèrent de 1901 à 1925 par souscription divers recueil de poésies. Albert mourut le premier, le 17.6.1930 , à Strasbourg, alors qu’Adolphe mourrut 14 ans plus tard, le 25.3.1944 à Strasbourg également.

De 1906 à 1925 les deux frères ont habité au n° 13-15, place Henri-Dunant, où une plaque commémorative a été apposée.

Le pont Matthis, à Strasbourg, évoque encore leur souvenir aujourd’hui.

Références

  1. Strasbourg-Koenigshoffen. Cimetière Saint-Gall (Livre)
  2. Théophile Schuler, né le 18 juin 1821 et mort le 26 janvier à Strasbourg, aurait mérité qu'on lui rende un hommage sous la forme d'une rétrospective du bicentenaire, mais cela n'a malheureusement pas été le cas, même s'il est possible que cela ne soit que partie remise. Les abonnés aux DNA pourront lire à ce sujet un article paru le 27 juin 2021de Serge Hartmann : "Théophile Schuler, un bicentenaire de retard : https://c.dna.fr/culture-loisirs/2021/06/27/theophile-schuler-un-bicentenaire-de-retard [archive], consulté le 01/07/2021
  3. wikipédia [archive]
  4. Historique du cimetière à lire dans "Strasbourg-Koenigshoffen. Cimetière Saint-Gall"
  5. Guide des cimetières n°2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 41
  6. Guide des cimetières n° 2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 25
  • Guide des cimetières n° 2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, page 72.
  • Robert Weirich, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 19, page 1839.
  • Guide des cimetières n° 2 de la Ville de Strasbourg, cimetière Saint-Gall, 2008, pages 68 et 69 (qui rebaptise dans une malencontreuse coquille Albert en Alfred Matthis).
  • Jean -Marie Gall, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 26, page 2566.

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